Samedi, nous nous levons, nous n’avons toujours pas de message; l’humeur n’est pas au beau fixe. Nous prenons le petit déjeuner dans l’optique que nous aurons bien une visite dans la journée. Vers midi, un français qui arrivera en Nouvelle-Zélande mercredi, soit 48h avant notre départ définitif, nous contacte. Il demande davantage de photos. L’occasion pour nous de réaliser que notre annonce en manque peut-être alors on se met à faire un atelier photo à Raymonde…photo lit déplié….photo des lattes du lit….de la seconde batterie….. Bon, on prévoit une visite de la voiture avec ce jeune homme le mercredi. Ce serait assez catastrophique si elle n’est pas vendue d’ici là, mais on prend ce qui est bon à prendre…
On décide d’aller manger dans un parc. Nous y passerons finalement l’après-midi. Nous avons passé le pire après-midi de notre voyage. Nous avons attendu de recevoir un message tout l’après-midi. De mon côté, il m’était impossible de ne pas penser à cette vente. Alors, comme pour me déculpabiliser de ne rien faire pour elle, j’ai traduit l’annonce en anglais. Je me disais que cela permettrait de donner la possibilité à des non francophone de la lire. Nicolas lisait, et a été voir un match de cricket qui se déroulait juste à côté. Il se sentait aussi mal que moi mais il a la chance de pouvoir mettre ses tergiversations de côté pour se concentrer sur autre chose. Pour ma part, il m’était impossible de ne pas penser à cette vente. On se parle de temps en temps, on se force à ne pas regarder le portable de Nicolas toutes les 5 minutes (car c’est son contact qui a été donné).
(L’attente dans le parc….)
Le moral est dans les chaussettes, on part dans 5 jours du pays. On a surtout une profonde haine contre le couple qui nous a planté et qui n’avait pas le droit de nous faire ça. On n’a pas avalé ce qui nous arrive et il nous est impossible de passer à autre chose. Cela nous hante, nous empêche d’avancer, de profiter. Une fois la traduction faite, je déverse mon exaspération, ma rancœur contre ce couple sur une feuille de papier. Les mots sont crus et je suis en colère contre ce monde de requins, d’individualisme…. ce monde où l’argent prime sur l’humain. Le temps passe, il est 17h, nous n’avons pas reçu un seul message pour visiter Raymonde. Demain, il y a un marché aux voitures d’occasion dans Auckland. On ne voulait pas le faire, se retrouver dans cette fosse au lion mais on se dit qu’on va y aller, on va s’inscrire. Ce sera l’occasion peut-être de toucher des personnes qui n’ont pas vu notre annonce sur internet. On sait qu’il y aura des dizaines de vendeurs comme nous. Le monde du commerce, et de la négociation, ce n’est pas trop notre tasse de thé mais il faut se lancer. Il faut qu’on vende notre véhicule au plus vite pour ne pas la laisser pour quelques centaines d’euros à un garage avant de partir…
Nicolas prends les choses en mains en cette fin d’après-midi en me proposant d’aller ce promener. J’y vais….à reculons. Je n’ai aucune envie de faire autre chose que d’attendre que quelqu’un nous contacte. Pourtant, il faut qu’on se change les idées et qu’on continue à profiter malgré tout. Nous voilà parti pour nous balader dans Devonport. C’est dans cette ville tout près d’Auckland que nous dormons mais nous n’avons pas pris le temps de visiter. Des ferry partent d’ici et il y a surtout une très haute colline qui permets d’avoir une vue imprenable sur Auckland. C’est le monsieur avec qui nous avons parlé la veille au soir qui nous l’a conseillé. Allez c’est parti, une petite suée nous fera du bien après s’être fait autant de mourons. On monte, on monte, on monte..
(sur le Mont-Victoria à Devonport)
La vue sur la ville est belle du Mont-Victoria. Nous sommes entourés d’eau et nous voyons à 360° ce qui se passe autour de nous.
(Vue sur Auckland du Mont-Victoria)
(Vue sur une île environnante, un ancien volcan)
(Sur le Mont-Victoria)
Là-haut, un soupçon de moral revient. On commence à se dire qu’il pourrait nous arriver bien pire que ce problème de vente. On commence à se dire qu’au fond ce qui nous arrive n’est pas si grave. On commence à relativiser et à retrouver de la lucidité sur notre situation. On se dit qu’il faut simplement qu’on arrive à le vendre, tant pis si on doit baisser le prix. On se dit qu’on vit une aventure exceptionnelle et que c’est dommage de se faire autant de mal pour ça… On discute, on discute sur la colline…on reprend petit à petit du poil de la bête. Oublions ce couple malhonnête, il faut balayer cette histoire pour avancer. Pensons positif. On va bien, on a simplement un problème de vente. Même si on ne le vend pas cher, on ne sera pas sur la paille à notre retour… On a toujours ce marché aux voitures d’occasions demain matin, une visite demain soir et une visite mercredi. Allez, rien n’est grave dans tout ça. Arrêtons de nous tourmenter, le tout c’est de le vendre. Tant pis, baissons le prix, il nous faut plus de visites pour augmenter les chances de le vendre.
On redescend la colline plus en forme que durant la montée.
(La descente du Mont-Victoria)
Voyez-vous cet arbre devant Nicolas aux fleurs rouges ? Quand nous sommes arrivés en Nouvelle-Zélande, nous avions pas vu que cet arbre était partout à Auckland. Et pour cause, les fleurs ne s’ouvrent qu’à la période de Noël et il devient tout rouge qu’à ce moment précis. C’est pourquoi on l’appelle ici « l’arbre de Noël ». Et c’est très beau ! ! (on sait tout ça grâce au monsieur de la veille…)
(De plus près, l’arbre est tout joli comme cela)
En bas de cette colline, on arrive directement à Devonport. On découvre le coin sous un autre œil, c’est vraiment très mignon et très vivant cette bourgade. On s’installe à une terrasse de café et on se met à jouer aux cartes. J’arrive pour la première fois à me concentrer sur autre chose que sur cette vente. Enfin ! Et puis, ça fait plaisir de s’immiscer au milieu de la vie des kiwis. Tout le monde profite du beau temps et de la venue de l’été, le bar est plein à craquer et a ouvert toutes ses baies vitrées.
Il est 19h30, on va aller manger un Fish and chips (poisson avec frites ) à emporter. On a bien le droit vue la journée qu’on a passé ! C’est encore le monsieur de la veille qui nous en a conseillé un très bon, avec du poisson frais. Il ne faut pas qu’on traine car même si on est samedi soir, ici les restaurants ouvrent à 17h et ne servent plus après 20h. D’ailleurs, le peu de fois qu’on a été au restaurant, à 22h nous étions les derniers et ils font le ménage. Allez, on va chercher notre nourriture pour ce soir, on l’emmène avec nous pour le déguster sur la plage. Ce fish and chips est vraiment délicieux ! Merci le monsieur au beau chien pour le conseil ! Oh, d’ailleurs, il s’appelle Mary et son chien Bellays. On est content ce soir, le couché du soleil est magnifique.
(Soirée à Devonport)
Ne traînons pas pour autant, demain une grande matinée nous attend. Nous devons partir vers 8h pour mettre en vente notre voiture sur le marché de voitures d’occasion, appelé ici « le carfair ». Avant cela, il faudra refaire un brin de ménage dans la voiture. Le ventre plein, nous voilà au lit !
[ Distance parcourue ce jour à pied : 7 km]
[Retour en France : J-5]