Ce matin, ce mardi 1er octobre, on se lève à 4h. Il fait nuit par la fenêtre, ça nous fait tout drôle. On n’est pas vraiment d’attaque mais ça attise notre curiosité cette petite expédition nocturne. On a aucune idée de « pourquoi ce monsieur nous fait lever si tôt ? » ni de ce que nous allons découvrir…un grand mystère ce rendez-vous à 5h du matin. En tous cas, on n’a rien à craindre, ce Anibal Ramos est connu comme le loup blanc ici, le Prince des Eaux de Huaylas…ihihih.
(Beaux sourires au réveil…et Omelette faisant un calinou à la bière)
Allez on mange des petits gateaux, on fait notre sac à dos et à 4h40 nous voilà dans les rues du village bien calmes. On entend le coq et quelques personnes qui parlent (très peu), elles vont commencer leur journée dans les champs.
En haut d’une longue côte, dans la nuit noire, on voit une silhouette. « tu crois que c’est lui ? » On s’approche…. c’est bien lui ! On ne perd pas de temps, on se mets à marcher.
Je ne vous fais pas de grandes descriptions de la randonnée qu’on s’est mangée. 1h de montée, dans la nuit, dans des chemins entre les champs. On est essouflées, on a vraiment très chaud, on se fait peur avec les silhouettes d’animaux autour de nous (mouton, chevaux, ânes et j’en passe…).
Peu avant 6h, la lumière commence à faire petit à petit son apparition. Cela devient finalement agréable de marcher si tôt ;comme si les montagnes nous appartenaient. On croise pas mal de personnes, déjà au travail.
Bon alors, pourquoi Mr Ramos nous fait lever aussi tôt ? En fait, à 6h du matin, c’est l’heure à laquelle les employés de la commune ouvrent l’eau du réservoir sur les hauteurs de la ville. Anibal Ramos, lui, doit être à cette heure-ci tout en haut pour vérifier si le travail est bien fait, si l’eau s’écoule bien…. Bon alors, c’est ici que commence le côté un peu technique de notre visite et je vais devoir vous expliquer à l’écrit quelque chose qui est pourtant plutôt visuel… Alors, comment ça fonctionne l’eau ici ?
En fait, il ne s’agit pas de la même source d’eau quand il s’agit de l’eau pour l’agriculture et quand il s’agit de l’eau dans les maisons. Je m’explique. On ignore pourquoi mais (pour ceux qui ont l’eau courant chez eux) il n’y a pas de pénurie d’eau dans les maisons. C’est à dire que l’eau à la maison n’est pas potable mais il y en a toute l’année pour par exemple se laver, laver la vaisselle, laver les vêtements…. A l’inverse, concernant les réservoirs d’eaux pour l’agriculture, ils ne sont pas suffisants pour tous les habitants, toute l’année. Ce matin, nous parlerons que de ces réservoirs d’eau pour l’agriculture car Anibal Ramos ne s’occupe que de ça. Ici, à Huaylas, il ne pleut pas assez et il ne neige pas assez durant l’année pour assouvir le besoin en eau de toutes ces cultures. C’est un grave problème car tout le monde vit de l’agriculture donc tout le monde souffre du « manque » d’eau à Huaylas. Vous comprendrez plus tard pourquoi je mets le mot ‘manque’ entre guillemets..
Bref, c’est ici que les ennuis commencent et que notre ami entre en jeu :
Il pleut principalement durant les mois d’hiver. A l’heure actuelle, c’est l’été et les terres souffrent terriblement de la sécheresse, surtout en septembre et en octobre. Durant l’hiver, les réservoirs d’eaux se remplissent. L’idée est de répartir cette quantité d’eaux entre tous les habitants durant toute l’année. Pour que la répartition de l’eau soit équitable, Anibal Ramos établit chaque semaine un ordre de reception de l’eau pour les habitants. L’eau passe par des canalisations comme ça :
Chaque semaine, il y aura un ordre différent de reception de l’eau des habitants. Le premier est sûr d’avoir de l’eau et le dernier n’est pas assuré d’avoir de l’eau cette semaine là, puis ça tourne. Alors comment font-ils pour changer l’ordre de réception ? Alors je suis très mauvaise en vocabulaire de tuyauterie mais en gros, on voit des petits canaux d’eau partout dans le village entre les maisons. Ils ferment et ouvrent des petits portent pour établir l’ordre de la semaine. En tous cas, en espagnol et avec un oeil fermė, c’est ce qu’on en a compris !
(On voit deux portes sur cette photo)
Alors ce matin, on a suivi Anibal Ramos qui a été voir différent grands réservoirs d’eau du village. Il a attendu à 6h du matin afin que la vane principale s’ouvre. Puis on a été à différents canaux pour attendre que l’eau commence à s’écouler pour la journée.
Une dernière chose : le Pérou aurait normalement largement suffisemment d’eau pour toutes ces terres grâce à la pluie, à ses miliers de lacs par exemple. Seulement, l’eau n’est pas bien gérée et une grande partie s’évapore dans la nature ou retourne à la mer…
Bon j’arrête avec la partie technique, en plus je ne suis pas sûre d’être très claire à l’écrit ! Vivement qu’on se voit pour que je vous raconte !
On a suivi notre guide partout, ca nous a fait une belle randonnée de trois heures en montagne. C’était vraiment très beau ! En plus, il y a certains chemins que nous n’avions jamais pris. C’est chouette ! C’était drôle de suivre les canaux partout, de regarder l’eau s’écouler de bon matin. On a pu profiter de l’ambiance du matin très tôt à Huaylas et faire notamment de jolies prises pour nos prochaines vidéos. Par contre, notre guide marche d’un bon pas, il a l’habitude du chemin et on a du mal à suivre. Et puis le sentier est disons… plutôt escarpé et très caillouteux. Il n’en fait pas de cas, il continue sa route !
(Anibal ramos au bord de sa réserve)
On a vu différents salariés qui étaient chargée d’ouvrir ou de fermer certaines portes. Toujours avec le beau chapeau de paille péruvien !
Allez, il est 8h30 du matin, nous commençons à piquer du nez. Nous rentrons chez nous pour….aller nous coucher ! Réveil à 10h30.
Durant le reste de la journée, nous avons travaillé sur notre dernière vidéo et j’ai travaillé sur la vidéo au sujet de notre amie canadienne prénommée Jewel. Et voilà une journée de terminée !
Demain, c’est l’expédition du siècle. Cela fait un mois que nous sommes à Huaylas et nous n’avons jamais bougé de notre village. Demain, attention, nous allons à la ville, nous allons à Caraz. Ça va nous faire du bien de bouger de ce touut petit village où les jours se ressemblent. En fait, nous allons à la ville la plus proche, à 1h de chemin de terre d’ici. En route ! Trop hate de partir à l’aventure !