Aujourd’hui nous partons à 9h30. Nous nous rendons à une station de minibus. Les minibus ici, on appelle cela des « colectivo », ce sont les transports en commun locaux, il y a environ 12 places. C’est ce qu’on prenait de Huaylas à Caraz dans notre vie antérieure de bergères Andines.

Elodie négocie, négocie…on s’en sort pour 10 soles pour 3 pour 20 minutes de bus (2,50€). Dans le bus, il y a deux petites filles très mignonnes qui montrent leur dessins et nous offrent des quartiers d’un fruit inconnu au bataillon (il a l’allure d’une orange mais avec un gout amère). Le but aujourd’hui est de se rendre à 8 kilomètres de Cuzco en bus puis de rentrer à pieds par les ruines sur le chemin du retour. Cuzco est à 3400 mètres d’altitude et on va monter à 3700 mètres. Mais du coup, physiquement ça va aller normalement, c’est majoritairement de la descente.

Nous allons d’abord voir les ruines de Tombomachay. Ce sont d’anciens termes Incas. Il fait très chaud, ça grimpe un peu sur ce site.

Ruines de Tombomachay

Et qu’est-ce qu’on voit ? Un énoooooorme troupeau de lamas, d’alpagas et de moutons se dirigeant vers nous. Derrière le troupeau, on peut apercevoir la bergère et trois chiens. On est contents, c’était inespéré cette arrivée soudaine de cette quantité de lamas tous mignons. Il y a même des bébés. C’est bon, on n’est pas venus au Pérou pour rien finalement ! On voit vraiment des vrais lamas en pleine nature.

C’est pas trop mignon ?

 

On poursuit notre balade par les ruines de Pukapukara presque en face. Ce sont cette fois des ruines de défense. De là-haut, la vue est vraiment magnifique.

Vers Pukapukara, en arrière-plan

 

Point de vu de Pukapukara

 

Petit point historique du peu que nous avons appris sur les incas : c’est une civilisation plutôt récente puisqu’elle date du XIII ème siècle et elle a disparu au XVIème avec l’arrivée des conquistadors espagnols qui ont tué des millions d’Incas. Il n’en restait plus que 600 000 au XVème siècle dans le pays. Les Incas croyaient en la force de la nature et des éléments. Dans les ruines, on trouve presque toujours le temple de la lune et le temple du soleil. En tous cas, cela déplaisait aux espagnols qui ont voulu les convertir au christianisme et ont construit parfois leurs églises directement sur les anciens villages Incas.

Quand on y pense, c’est toujours la même histoire. Quand j’étais Canada, j’ai visité des musées relatant l’histoire de la colonisation des Amérindiens par les anglais et les français. Quand on était en Nouvelle-Zélande, on a aussi lu beaucoup de témoignages sur les guerres entre les Maoris et les anglais. Et c’est encore pareil en Amérique du Sud.

Ces différents exemples montrent que les Européens ont imposé leur culture, leur façon de pensé sur des terres qui n’étaient pas les leurs. Ils se sont installés, ont tué des peuples qui vivaient paisiblement chez eux. Avant de voyager dans ces pays-là, je ne me rendais pas compte de cette réalité de notre histoire et de cette violence. Ça fait tout drôle de faire le rapprochement et de voir que l’histoire s’est répétée partout dans le monde.

Nous avons ensuite poursuivi notre balade à travers les ruines. Les prochaines ruines sont plutôt loin et nous devons beaucoup marcher avant de les découvrir.

Je ne me sens vraiment pas bien cette journée-là à cause de l’altitude. Je marche, je marche, mais c’est dur et il fait vraiment chaud. Elodie n’est pas en grande forme non plus. Heureusement, on fait des pauses avec de très belles vues. Nous arrivons ensuite aux ruines de Quenqo toutes proches de Cuzco. Ici, c’est un ancien lieu où on priait. Malheureusement, je n’ai pas de photo significative à vous faire partager.

Pause déjeuner devant un lac et des lamas

 

Nous enchaînons sur les plus belles et dernières ruines de la journée qui surplombent Cuzco : Saqsaywaman. C’est immense ici, il y a des tas d’endroits où se faufiler entre les murs des différents édifices incas. On ne sait pas très bien à quoi tous ces lieux pouvaient servir mais ils sont tous très géométriques. La vue est aussi époustouflante sur la ville, on ne s’en lasse pas. Pour ma part, je n’ai plus de force, alors je m’assois sur un rocher en les attendant.

Il est temps de rentrer. On descend cette très haute colline, et on file chez nous. On est vraiment exténués. Vivement qu’on s’acclimate à l’altitude car il ne s’agissait que de 8 kilomètres.

En tous cas aujourd’hui on a vu de magnifiques paysages et de beaux vestiges Incas.