Ce matin, nous devons quitter notre beau logement car il est loué pour d’autres personnes. Nicolas a assuré notre déménagement en réservant un autre appartement non loin d’ici. Allez, il faut tout ranger dans nos valises et faire un peu de ménage.
Avec Elodie, on écrit un petit mot de remerciement à notre propriétaire Fernando, signé : » les cousines ». Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais le jour de notre arrivée à Cuzco, il est venu nous chercher à l’aéroport et il s’est fait arrêter par la police et il leur a dit qu’il était venu chercher ses cousines ! On l’avait charrié la dessus, et il était bien surpris qu’on ait compris la conversation entre lui et le policier.
Bref, il est 10h, nous descendons avec nos 11 sacs (important de les compter pour s’assurer de temps en temps qu’on n’a oublié personne) et nous surveillons s’il n’y aurait pas un taxi parmi toutes ces voitures défilant dans la rue. Parfois ils ont le mot « taxi » sur le toit et parfois non…on dirait que tout le monde est un peu taxi parfois.
Et qui est-ce qu’on croise en bas du bâtiment ? Fernando, notre formidable propriétaire. Il nous salue un à un, nous demande si on va bien et où se situe notre prochain logement. Notre prochain logement est sur sa route alors il nous propose de nous y déposer. On met tous nos sacs dans sa voiture et il nous y emmène. Il cherche l’adresse exacte, questionne des passants et nous dépose pile dans l’impasse où nous allons habiter 3 jours. Il prend bien soin de nous dire que si on a besoin ou que si il nous arrive quoi que ce soit jusqu’à la fin de notre séjour, il sera là pour nous. Sympa ce propriétaire !
(on est d’accord que Fernando à l’air d’avoir les dents vraiment blanche sur cette photo à coté de nous ?!)
(en attendant que notre nouvelle propriétaire vienne nous chercher, on pose avec notre ribambelle de sacs)
Nous découvrons un logement moderne, froid, carrelé, blanc et noir. Ce n’est pas aussi sympa et chaleureux que l’autre mais pour 3 nuits, ça fera l’affaire. La propriétaire avait l’air très pressée. Pendant que Elodie et Nicolas déballent les sacs, organisent le logement, j’écris en urgence une lettre de motivation pour un poste à pourvoir à Angers que j’ai repéré le matin même.
Cet après-midi, nous avons prévu de nous rendre à 45 minutes au nord de Cuzco, à Chinchero. Nous prenons un « colectivo », un de ces minibus d’une douzaine de places qui servent de transports en communs pour les longues distances ici.
Chinchero, ancienne capitale de l’empire Inca est au cœur de la Vallée sacrée des Incas, à 3700 mètres d’altitude. C’est aussi ici que le nouvel aéroport, très controversé, devrait être construit pour faciliter l’accès au Machu Picchu de millions de touristes. Si tout se passe comme comme prévu, cet aéroport devrait être livré en juin 2024…
Enfin, pour le moment , ici on se sent bien, on est au calme, c’est paisible, il n’y a pas de grands bâtiments mais juste de petites maisons. On découvre ce petit village de tisserands, ça change de notre quotidien dans la grande ville de Cuzco. En se baladant dans les rues, on voit les femmes tisser en habits traditionnels. C’est tellement calme qu’on entend les oiseaux.
Nous commençons par grimper (nos mollets commencent à prendre l’habitude) jusqu’à d’immenses terrasses où l’on cultivait à l’époque des incas surtout des pommes de terre, du quinoa et du maïs. On crée des terrasses car sans elles, il est compliqué de bien irriguer les cultures sur les hauteurs. Les civilisation précédents les Incas avaient déjà pensés et créé des centaines de kilomètres de réseau d’irrigation (eau venant de glaciers au nappes phréatiques) et des aqueducs. Les Incas ont simplement eu à continuer à se servir de ces systèmes.
Encore aujourd’hui, les terrasses de Chinchero sont utilisées. Les espaces ici sont très grands, les terrasses sont très longues. C’est plutôt calme et verdoyant, cela nous permet de bien profiter de la nature. On se pose un bon moment dans l’herbe pour admirer le paysage, la vue sur des sommets enneigés. On appelle cette ville « la terre de l’arc en ciel » car durant les périodes pluvieuses, l’apparition de l’arc-en-ciel y est très fréquente. Ça rend le lieu encore plus magique…
On revient sur nos pas et on traverse un petit marché où les habitants vendent à même le sol différents souvenirs et leurs ouvrages tissés. On passe aussi devant une église qui a été construite par les colons espagnols, érigée à l’endroit exacte où se situait un temple Incas… sympas les colons.
En fait, il est déjà un peu tard pour rendre visite à des tisserands. Nous nous baladons dans les petites rues en pavé du village avec ses maisons toutes blanches. Ce qui magnifie aussi ce village, ce sont aussi les habitants qui se promènent en habits traditionnels. Ils sont parfois différents des uns et des autres car il y a 13 communautés ici. Par chance, nous tombons sur le musée du textile qui était sur le point de fermer. Nous y jetons un oeil : c’est une courette où des femmes tissent pour montrer aux visiteurs ce savoir-faire. Ils mettent en exposition les différents matériaux (feuilles, insectes…) qu’ils utilisent pour teindre la laine de lamas. Les tons des vêtements traditionnels de ces femmes est vraiment joli.
Après ce bel après-midi très dépaysant, il est temps pour nous de rentrer à Cuzco. Nous reprenons de nouveau un colectivo où cette fois nous n’avons pas besoin de négocier. Le prix est plus bas qu’à l’aller. Il partira quand il sera plein, donc il n’y a pas d’horaire de départ. Mais il se rempli plutôt vite… un quart d’heure après, on était déjà en route.
Allez, une petite soirée foi gras (ramenée de France par Nicolas) puis patate, saucisse…. Il faut qu’on aille se coucher, car l’une des plus belles journée du voyage nous attend demain… bonne nuit !