Nous arrivons au dernier article de rédaction puisque pour les prochains je vous partage les vidéos réalisées. Pour l’heure, retour sur ces trois voyages avant de clôturer ce chapitre.

Le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Pérou ; trois voyages différents, trois voyages complémentaires. Au départ, le projet était d’en faire que deux. Lors du premier j’ai pu partir seule à l’aventure, réfléchir, souffler, me sentir vivante. Le deuxième était une aventure au bout du monde en couple et en camion. La liberté ! L’indépendance ! A la fin du voyage en Nouvelle-Zélande, j’ai senti que je n’étais pas allée au bout de ce que je voulais mais que j’étais encore libre de partir. Cette fois, je ne voulais pas voyager vainement, je voulais apprendre un savoir-faire, apprendre l’italien, me rendre utile et vivre dans mon pays de cœur : je voulais devenir volontaire en Italie.

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La Nouvelle-Zélande et notre camion

Après quelques mois de recherches, les choses ont fait que je n’ai finalement pas fait mon volontariat en Italie, mais au Pérou ! J’ai choisi de participer au projet Voluntube qui me paraissait très appétissant… Il permettait de bénéficier d’une formation à l’utilisation du matériel vidéo (caméra, perche, trépied, micro), à la construction d’une vidéo, au montage, à la communication en ligne puis de partir au Pérou pour réaliser des mini-documentaires. C’était une opportunité unique ! J’allais avoir des compétences dans un domaine qui seront forcément un plus pour mon avenir professionnel. Aussi, durant mes deux derniers voyages, je suis partie dans des pays dont le mode de vie est similaire au nôtre (Canada, Nouvelle Zélande), cela me frustrait aussi beaucoup. Partir faire des reportages dans une communauté reculée du Pérou était juste une occasion qui ne se représentera pas, c’était sûr. Tant pis pour l’Italie.

J’ai d’abord participé à une formation de deux semaines où je me suis retrouvée avec une quarantaine de personnes venant des quatre coins du monde, et à vivre tous ensemble en camping. Rencontrer Elodie a été un grand soulagement. Notre complicité avec les formateurs m’a aussi beaucoup rassurée pour la suite du projet.

Puis, nous sommes parties à Huaylas, au Pérou. On a pu connaitre pleins de familles, participer aux événements du village, découvrir les coutumes, le mode de vie de cette communauté. Je me suis finalement bien accommodée au riz/pomme de terre/poulet presque tous les jours. Nous avons aussi appris l’espagnol rapidement. Nous voulions tellement rentrer en contact avec les habitants, échanger, se comprendre, que nous n’avions pas le choix d’essayer de parler et de s’améliorer. Notre plus grand prouesse s’est produit quelques jours avant notre grand départ puisque nous avons réalisé un entretien de deux heures en espagnol pour un de nos reportages vidéos.

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Discussion avec Javier, un jeune de Huaylas – photo de Massimo Mucchiut

On a eu la chance de rencontrer des personnes qui n’ont pas peur de la venue d’étrangers et qui ont l’envie de partager leur façon de vivre. On a découvert des vies bien différentes les unes des autres, des problématiques locales… comme les jeunes qui quittent le village pour aller vivre en ville, le manque d’eau, le problème de l’équité entre les hommes et les femmes ; on a découvert des personnes militantes d’autres moins; des âmes d’artistes; des « conservateurs » ; des personnes authentiques… sans le projet vidéo/photo, nous n’aurions peut-être pas pu connaître une telle diversité de personnes. Il nous poussait à aller de l’avant, rencontrer, comprendre.

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Daniel – Photo de Elodie Delcey
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Victor dans sa boulangerie
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Au rendez-vous du village de chaque week-end : le championnat de volley et de football

Durant le projet, je trouvais parfois le temps long. Pourtant, je savais bien que ces deux mois à l’échelle de ma vie seront une goutte d’eau et qu’il fallait en profiter. Je l’ai dis à de nombreuses reprises dans ce blog, j’ai l’impression que le plaisir la-bas, c’était simplement de profiter du silence, du partage avec les autres, de pouvoir subvenir à ses besoins et profiter des petites choses du quotidien. On s’y habitue, on comprend petit à petit, et on réalise des choses.

J’ai longtemps voulu partir explorer le monde, partir à l’aventure, découvrir un maximum de choses…cette envie n’a pas disparu mais elle s’est un petit peu estompée. La leçon que je peux tirer de ce passage dans cette communauté est que l’important n’est pas de faire une quantité de choses mais de profiter pleinement de ce qu’on a. La richesse est parfois devant nous, savoir en profiter c’est parfois suffisant pour se sentir bien. C’est difficile à appliquer pour moi, mais au moins, j’en ai pris conscience. L’ennui n’était pas une mauvaise chose car cela m’a aussi permis de me rendre compte de ce qui me manquait le plus, des choses qui sont essentielles dans ma vie.

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Dans la cuisine de Maria

Avant de partir, j’ai eu aussi peur de l’inconnu : Mais pourquoi on dit que c’est une « communauté » ? Est-ce qu’ils vivent dans une maison ? Est-ce qu’ils ont l’eau courante et l’électricité ? Est-ce que je vais arriver à m’adapter ? Je me suis fait plein de films, pleins de scénarios….mais rien de tous ceux que j’avais prévu se sont déroulés. Même si beaucoup de choses nous éloignent, nous avons des points communs dans nos vies qui nous rapprochent (et pas des moindre) : on a a une famille, des parents, on doit cuisiner pour manger, on doit travailler, parfois on a peur, on a eu des moments heureux dans nos vies, des moments tragiques….etc. Malgré tout, on se comprend bien plus que ce que j’imaginais. On n’est pas tout à fait des inconnus les uns pour les autres, et notre intégration a pris un peu de temps mais s’est très bien passée.

Nous avons consacré la totalité de notre temps à la réalisation de nos vidéos, et l’écriture des portraits des habitants. J’ai tellement appris ! Je sais maintenant créer une histoire à travers la vidéo, je sais la raconter, créer différentes émotions dans une même vidéo, me servir du matériel professionnel (caméra, trépied, perche, micro…), faire de bonnes prises, de bons interviews, du montage… un super apprentissage qui me passionne. Cela donne vraiment envie de continuer, de continuer à travailler ma créativité et à apprendre ! La vidéo et la photo, sont aussi de bons prétexte pour aller à la rencontre des autres, des habitants et pouvoir être proche d’eux.

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Photo de Massimo Mucchiut

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Avec Elodie, tout se passait dans la bonne ambiance, la communication, et avec surtout l’envie commune de découvrir et de bien faire notre travail. Je crois que je ne pouvais pas espérer mieux comme collègue puisque c’est une personne à la fois rassurante mais qui veut toujours aller de l’avant. Et puis, que se soit au milieu des champs de moutons, à table avec une famille ou à faire du montage… on a beaucoup rigolé !

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Photo de Massimo Mucchiut

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Au moment de notre départ de la communauté, le discours des habitants était incroyablement positif à côté du nôtre. Pour nous, on avait tissé des liens avec des personnes au bout du monde, que nous n’allions jamais revoir et cela nous attristait. Pour eux, on a vécu quelque chose qui nous a vraiment plu, alors il faut repartir avec le sourire et être heureux d’avoir vécu cela. Ce qui me frappe aussi, c’est leur transparence. Les uns après les autres, ils nous ont dit ce qu’ils aiment chez nous et combien ils ont apprécié notre venue.

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Je crois maintenant pouvoir dire que j’ai réalisé un rêve. J’ai pu consacrer une petite portion de ma vie au voyage et c’est ce que j’attendais depuis mon retour de Turquie. Pouvoir réaliser ses rêves, ce n’est pas toujours possible alors je vais faire au mieux pour apprécier ce moment de vie à sa juste valeur. Ma plus grande satisfaction est de me dire que je l’ai fait au bon moment, au moment où c’était possible et que je ne pourrai pas avoir de regret. J’étais tellement tourmentée par le voyage, que le faire, m’a permis de remettre les choses à plat, d’arrêter de rêver et de véritablement passer à l’action. Maintenant, j’ai un sentiment d’accomplissement et d’avoir répondu à un besoin profond. Aujourd’hui ma situation n’est pas des plus simple puisque j’ai quitté mon travail et je dois repartir presque de zéro professionnellement. Je le savais en partant, c’était le prix à payer pour pouvoir partir, pas de regret. Les opportunités viendront avec le temps, il faut se montrer patient.

En tous cas, ce n’est pas un point final à ce blog que je marque puisque la vie est encore longue et j’ai bien l’intention de continuer à en profiter. Épicurienne, je ne peux pas m’empêcher de faire de ma vie une aventure intense, de penser à tous les champ des possibles. Mais bon, pour le moment, je suis rassasiée du « long » voyage, profitons-en. Dans un premier temps, on partira régulièrement en voyage mais pour les vacances…

Je ne remercierai jamais assez les personnes qui me connaissent bien et qui m’ont poussé à me lancer. Juliet, Aurélie, Nicolas, Zaza…

Je sais que ce blog était beaucoup lu et c’est aussi ce qui m’a poussé à poursuivre. Je vous remercie beaucoup pour votre persévérance dans la lecture et votre curiosité… ça me plaisait de raconter notre quotidien et ça me plaisait encore davantage de savoir que vous le lisiez ou que vous regardiez les photos. Dans le prochain article, je vous partage les vidéos que nous avons réalisé durant le projet. Encore une fois désolée pour la tirade pour ce dernier article…

Une petite pensée aussi pour toutes ces âmes de Huaylas si lointaines mais si proches à la fois…. Maria, Hibo, Nati, Guadalupe, Karina, Raul, Soledad, Jaime, Belin, leur 200 cuye 🐹, Victor, Edith, Manuel , Maritza, Edgar, Kevin, Andrea, Como tu 🐶, Cual 🐶, Chispitas 🐶, Cookie 🐶, leur 80 cuye 🐹, Liseth, sa maman, son papa, Juan Joel, Daniel, Mariana, Maria, Capitan 🐶, Anet, Miguel, Dana, Daphné, Pelusa 🐶, Domitila, Rofina, Héléna, Madame chat, le dueno, le frère du dueno, Mamita et son mari, les canadiens Jewel, Claudia, Devon, Calli, Dylan, Donald, Princess…. les moutons 🐑 les vaches 🐮 et les cochonnnns 🐷 !!

Et enfin, une pensée à tout le petit monde autour de Voluntube : Elodie, la pizza team (Massimo, Mario, Joe, Simone), Jona, Metta, et les autres coordinateurs, les voluntubers des 4 coins du monde, la Brigada de Voluntarios Bolivarianos del Peru qui nous accueilli, Raphael et Omelette 🐶.

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Photo de Elodie Delcey

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Photo de Elodie Delcey

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