Le soir, on arrive à l’association « Habibi.works ».
Elle se situe vraiment au milieu de la nature, à la sortie d’un petit village qui s’appelle Katsikas. C’est un grand hangar avec une grande cour, un jardin et des dépendances. Derrière l’association, c’est une usine de poulets qui sent horriblement mauvais. Il parait que c’est pire en été. On est sur un plateau entouré de petites montagnes avec peu d’habitations. A notre arrivée, on commence par dire bonjour aux membres de l’équipe présents. Le « bonjour » traditionnel dans ce genre d’environnement de volontariat international c’est de faire des « hugs », mais ce n’est pas ma spécialité.
Dans l’équipe, ils sont habituellement une vingtaine mais nous tombons à une période de roulement et nous allons rencontrer qu’une 10 aine de personnes en tout. Ils viennent de tout horizon, partout dans le monde, sont là parfois depuis quelques semaines, d’autres plusieurs mois et parfois plusieurs années.
Elodie commence par nous présenter les personnes puis ce que cache ce grand hangar. A l’intérieur, les espaces ne sont pas forcément cloisonnés par des murs, on peut donc avoir une vue d’ensemble de tout ce qui se passe en même temps dans ce grand lieu. J’ai hâte de voir cette pièce quand elle va vivre vraiment. Actuellement, il n’y a pas personne à part les personnes de l’équipe puisqu’on est dimanche. Pour une bonne partie, c’est à la fois leur lieu de travail et leur lieu d’habitation puisque la majorité des chambres sont à l’étage du hangar.
Pour être brève, l’association met à disposition auprès des réfugiés plein de matériel différents pour créer ou réparer leurs affaires. C’est aussi un lieu dont ils peuvent tout simplement profiter, pour être ensemble. Ils peuvent aussi profiter du jardin, s’occuper du potager. Le camp des réfugiés est à 300 mètres d’ici.
Je vous expliquerai plus en détail les actions de l’association et son organisation. Dans un premier temps, voici une description rapide des lieux que nous découvrons: Déjà, les espaces sont très grands. On trouve dès en rentrant sur la droite une immense cuisine, permettant de cuisiner pour des dizaines et des dizaines de personnes. Ensuite, on trouve de nombreux ateliers différents afin que les bénéficiaires puissent apprendre un savoir-faire et réparer, faire, construire ce dont ils ont besoin. On trouve donc un atelier « bois » où les gens font par exemple des rouleaux à pâtisserie, des spatules, des petits meubles. Il y a aussi un atelier réparation de vélos qui est très sollicité car n’ayant pas d’argent, c’est presque l’unique moyen de se déplacer des personnes du camp. Une personne de l’équipe aide à réparer. L’association prête également quelques vélos. Juste à côté c’est le coin métal. En plein milieu du hangar, c’est le coin « chill » où il y a des gros canapés, fauteuils et un vidéo projecteur soit pour les réunions d’équipes soit pour que le public puisse se poser. On trouve aussi un coin « ordinateurs » pour apprendre à s’en servir ou à taper plus vite. Il existe un atelier arts créatifs, un atelier coupure de bois (pour de petits objets), une bibliothèque avec des livres en plein de langues différentes à emprunter, un barbier, un coin tricot, une imprimante 3D… Je n’oublie pas l’atelier « couture » avec 5 machines à coudre. Il est très très utilisé et populaire celui-ci car Elisabeth est là pour l’encadre en ce moment. Les personnes peuvent prendre rendez-vous pour venir réparer leurs affaires ou apprendre à le faire avec elle.
A l’extérieur, on trouve un potager avec la serre, un jardin avec des poules, un joli dôme pour enregistrer les histoires des personnes ou de la musique. Il est également possible de faire du sport sur un mur d’escalade, faire du parkour ou du volleyball par exemple. Il y a un programme de sports chaque semaine avec les trois animateurs de l’association. Il existe également un espace avec une machine pour réutiliser le plastique et une autre pièce avec énormément d’équipement sportif de récupération…. la bibliothèque se trouve également dans une cabane extérieur. J’aurais l’occasion de reparler de tout ça et de décrire plus précisément son importance.
Je n’ai pas pu tout prendre en photo (atelier bois, métal, sport, la bibliothèque…), mais cela vous donne déjà une idée. Comme vous pouvez le voir, il existe énormément de types d’activités, de services et d’ateliers. Seulement, il n’y a pas assez de personnes pour les encadrer actuellement alors seulement quelques-uns ouvrent comme la couture, la réparation de vélos, l’emprunt de vélos, l’emprunt de livres, le sport et le potager. Mais c’est déjà pas mal car actuellement c’est le ramadan et les personnes passent moins à l’association se ressourcer.
J’espère voir très vite le lieu vivre et découvrir les personnes qui peuvent en profiter. Ce ne sera pas demain car l’association est fermée le lundi, mais ce sera mardi ! J’ai aussi plusieurs personnes à découvrir pour rédiger mes rencontres, mes portraits.
Ce soir, après avoir fait notre trajet et visité l’association, nous faisons une soirée film avec l’équipe ! Il y a également deux personnes d’une autre association de Ioanina présentes ce soir, ils s’occupent d’avantage du don de vêtements. Leur association s’appelle « be aware and share ».
On s’installe dans les gros canapés au milieu du hangar et le film est projeté sur le vidéoprojecteur. Le film ne m’intéresse pas trop, c’est l’occasion d’écrire mon article du jour.
Demain, nous partons à la découverte des gorges les plus profondes d’Europe à 1h d’ici, j’ai hâte !
