
Toute la journée aujourd’hui, je fais le trajet de Messina jusqu’au couvent de Fontanellato près de Parme.
Départ à 7h – arrivée à 22h30 au couvent.
Mon bateau est a 7h40 pour traverser le détroit et rejoindre et rejoindre l’Italie. Levé à 6h pour partir à 7h. C’était un départ express, j’ai dit au revoir à Dania qui était réveillée mais je n’ai même pas dit au revoir aux animaux, je m’en veux un peu… Tant pis je grimpe dans la voiture de Dante, il m’emmène au port. 20 minutes de bateau et me voilà déjà de l’autre côté. Évidemment je peine à retenir mes larmes à l’idée de les quitter mais il fallait bien partir un jour…
Quand on sort du bateau, on arrive à la gare, pratique je peux grimper dans mon train.


C’est a la fois et un avantage et un inconvénient, en Italie les lignes de chemins de fer longent souvent la mer. C’est cool quand on prend le train on voit facilement la mer. Mais quand il s’agit d’aller à la plage à pieds, c’est compliqué de la rejoindre, elle est souvent inaccessible à cause des rails de chemin de fer qui longe les plages…
Bref, j’aime toujours aussi bien le train. Ça me plaît cette journée de train !



Après 5h de train, j’arrive à Naples et j’ai plus d’une heure de pause alors j’en profite pour manger. En mangeant, je rencontre une certaine Marina qui a 78 ans qui s’installe avec moi. Elle habite à Rome et vient voir régulièrement ses enfants et ses petits enfants à Naples. Elle est de Naples au départ, elle aimerait vraiment retourner y vivre, mais son mari est décédé il y a quelques années et elle pense que c’est trop tard… En tous cas, elle est allée plein de fois en France et en Bretagne en camping car, c’était sympa ce repas avec elle. Bien sympathique !

Ensuite vers 14h je monte dans mon nouveau train pour Bologne dans le nord du pays. Une fois assise, une jeune fille vient me voir en me montrant le numéro de train : – Iz It zis train ? (Traduction : « Est-ce train ? » Avec un bel accent français)
Je lui dis : » vous, vous êtes française, non ? »
La personne : « oui! »
Je lui confirme qu’elle est bien dans le bon train.
Ce train m’emmène jusqu’à Fidenza, et c’est là que soeur Marie Laude viendra me chercher. Je reste donc environ 7h dans ce nouveau train. Les 5 premières heures ont passé vite, j’ai beaucoup écrit d’articles pour le blog mais durant les deux dernières heures je commençais à m’impatienter un peu pour arriver et sortir de là.

Je suis finalement arrivée !
Soeur Marie Laude était bien là, je grimpe dans sa voiture, il est 22h, il fait nuit, on est à Fidenza.
On a 15 minutes de voiture pour aller à Fontanellato. On discute de ma dernière aventure avec les animaux sauvés, pourquoi je suis venue dans un monastère pour 8 jours… C’était sympa. Je comprends petit a petit que la soeur à côté de moi n’est pas la même que celle que j’avais en contact pour venir ici.
Ensuite on arrive, on rentre en voiture dans une cour fermée, il fait noir, c’est silencieux, je ne vois rien et elle part vite!
J’essaie de la suivre avec mon énorme sac, mais je ne la vois plus… Je commence à avoir peur.
Je suis rassurée, je vois de nouveau sa silhouette, elle est juste partie fermer le gigantesque portail en bois.
Je la suis, on entre dans le monastère. Il fait noir, je vois juste deux immenses couloirs, un qui va tout droit et un vers la gauche, parfois des silhouettes qui marchent. Ça raisonne. Elle n’allume pas la lumiere. Ma chambre est dans ce couloir, j’essaie de me souvenir de la porte, il y a tellement de portes ici, et je ne vois pas très bien. Ce sont les lumières de sorties de secours qui nous éclairent. Je ne me sens toujours pas très rassurée, je colle soeur Marie Laude.
Elle m’explique que ce monastère fait également hôtel, et qu’au deuxième étage il y a toutes les chambres. Au bout du couloir de ce deuxième étage, il y a une cuisine ouverte où je peux prendre mon petit déjeuner. Nous y allons.
On discute dans cette cuisine avec de la lumière cette fois, de tas de choses sur le fonctionnement du monastère (on peut dire aussi prieuré), mes horaires de travail du lendemain… Etc.
Ensuite je lui demande comment ça se passe pour les repas, si on mange toute ensemble. Et elle me dit :
» En fait, on ne mange pas toute ensemble, on fait nos repas en solitude »
Et moi qui dit » ah mais mais… Moi aussi?! »
(Ben oui Charlotte vu qu’il n’y a personne d’autre)
Et elle ajoute :
« on a vu que tu étais très sociable et tu risques d’être pas mal seule alors bon, on a réfléchi a ce qu’on pourrait faire, si tu veux tous les jours à 13h et pendant 45 mn on épluche les légumes ensemble et…. En silence »
J’hésite entre rire et pleurer du coup.
Sur ces bonnes paroles je suis allée me coucher!
