
On est vendredi, ce matin je commence à 9h30 et il n’y a pas de messe. Je croise sœur Marie-Laude qui me dit :
« donc ce matin tu mets les 60 étiquettes de la communauté sur les bonbonnières. Puis le repas est à 13h30 jusqu’à 14h15. Puis on va couper les légumes ensemble en silence, mais ca va durer longtemps car c’est pour tout le week-end. Et après, tu iras travailler avec sœur Marguerite Marie avec qui tu as mangé hier. Elle aura du travail de ménage à faire avec toi… »
Bon et bien sacré programme !!
Et elle ajoute « on fait une messe pour les 30 ans de mariage des parents d’Hermine, tu peux venir si tu veux à 11h45 ».
Je dis que je verrais à ce moment-là mais ça fait beaucoup de messes déjà depuis 3 jours et j’ai beaucoup de choses à faire à côté.
Donc je me mets au travail et je profite de cette matinée seule pour écouter des podcasts en italien.


Bon ça va, ça va plutôt vite de mettre les étiquettes de la communauté, à 11h15 j’ai fait la moitié, je rentre dans ma chambre pour écrire ma journée sur mon site. Mais je trouve ça long d’être toute seule ici. A 13h30, je vais chercher mon plateau, il n’y a personne.
Je m’installe dehors et la famille d’Hermine s’installe tous ensemble à table derrière moi, ils doivent être 10. Et avant de manger, ils se mettent tous debout et ils chantent un chant religieux. C’est bien la première fois que j’entends ça.
Comme chaque midi, mon repas est super copieux, j’ai de quoi manger pour deux à chaque fois et je en mange pas tout. Ca ne suffit pas de manger, je suis triste de passer tout mon temps toute seule !

Vers 14h15, je me rends à la cuisine pour couper les légumes en silence avec les sœurs. Quand j’arrive, la cuisine est vide, pas de cagette et c’est tout propre. On me dit que c’est déjà fait. Soulagement, je me dis que je ne vais donc pas faire une journée de bagne aujourd’hui…. Et bien si, car direct sœur Marguerite Marie m’a dit « suis moi Charlotte, tu vas faire du ménage avec moi du coup, je vais te montrer ce qu’on utilise ». Donc j’ai fait le ménage dans un immense couloir et d’autres couloirs pendant 2 heures. En vérité c’était bien car elles sont supers équipées avec de grands balais d’un mètre et on me prépare tout, j’ai plus qu’à passer. En plus, je dois surtout faire le principal couloir du monastère qui est le lieu de passage. Donc ça m’a fait plaisir de voir du monde !


J’ai pu observer différentes réactions de personnes qui ne savent pas quoi faire quand ils doivent passer mais que le sol est mouillé à cause de la serpillère. Le plus préoccupé c’était le moine franciscain qui passait par là. « vous êtes sûre que je peux passer ? Je fais le tour sinon ? Je peux faire le tour par le jardin vous savez… vous êtes sûre ? bon, alors je passe… merci, et pardon.. je passe hein, pardon…». Il a fait d’immenses enjambées.
A un moment, j’ai perdu Sœur Marguerite Marie. J’ai interpelé d’autres sœurs pour savoir où elle est. On me dit « elle est en train de se confesser ». Ah, d’accord. Et en effet, en fait j’ai compris que le moine qui est passé était là pour ça, pour que les sœurs puissent se confesser les unes après les autres. Une sœur attendait son tour et j’ai vu à côté d’elle petit panneau « confessions – 15h ».
J’ai appris que chaque communauté religieuse a sa couleur de vêtements. Ici, les sœurs « Marie Etoile du matin » sont en gris. Les franciscain sont en marron, les dominicains sont en blanc, les bénédictins sont en noirs…
La petite famille catholique s’en va au mariage et achètent des produits artisanaux à la boutique. Et que disent les sœurs quand ils disent quand elles ont dit au revoir… « A dieu ! ». Il y a plusieurs expressions religieuses comme ça que j’ai repéré que nous nous ne disons plus mais que les sœurs disent.



Une fois que les confessions sont terminées, Sœur Marguerite Marie me présente le confessionnal. Cela ressemble à un petit salon sympa où les gens de l’extérieur (les italiens « civils ») peuvent discuter avec les sœurs. Il y a une ouverture avec une grille qui a été bouchée. Elle m’explique que cela servait aux anciennes sœurs qui étaient ici car elles n’avaient pas le droit de sortir. Les gens pouvaient se confesser et les sœurs devaient rester dans le couvent. Ces sœurs là sont parties il y a une dizaine d’années car elles n’étaient plus très nombreuses puis cette communauté a repris le couvent. Maintenant le lieu est complètement ouvert, les sœurs peuvent sortir comme elles veulent (même si elles ne sortent pas beaucoup dans les faits).
Sœur Marie Laude m’a ensuite présenté une dame qui vient les voir régulièrement. Beaucoup de gens viennent les voir, elles ont un rôle d’oreille attentive auprès de la population du village et de ses alentours. Les gens racontent leur problème, ça leur fait du bien, puis les sœurs prient pour elle. Cette dame a un cancer et elle va avoir de nouveau résultat lundi alors sœur Marie Laude m’a dit qu’elle allait donc prier pour elle.
Vers 16h30, je termine ce que j’ai à faire. Je pensais en avoir terminé pour aujourd’hui mais que diable, non, sœur Marguerite Marie me dit : « je vais te montrer ce que tu vas faire maintenant dans la salle d’artisanat, tu vas coller les étiquettes sur les bouteilles de sirop de fleur de sureau ».
Allez, en avant première, une vidéo de ce que je faisais (en vitesse rapide) :

J’ai bien aimé faire ça !
Je suis restée seule 30 minutes puis pendant les 45 minutes suivantes deux sœurs sont arrivées pour me tenir compagnie. Enfin ! On a bien parlé c’était agréable. Il y avait sœur Marie Laude et une sœur américaine. Elles m’ont expliquées que les sœurs peuvent changer de nom quand elles deviennent sœur ou garder leur nom. Elles peuvent faire une proposition de nom auprès de la « hierarchie » puis c’est valider ou non.

A 17h45 les soeurs sont parties à une vitesse ! A 18h, elles doivent être prête pour l’office des Vèpres. De mon côté, j’attends que ça se termine pour aller chercher mon plateau, vers 19h30. Des soeurs cuisinent tout l’après-midi, et mettent tout au four pendant la messe. Quand elles sortent, tout est prêt. Une organisation au poil !
Le soir j’ai donc mangé un délicieux repas et je suis allée me coucher ! La soirée passe vraiment très vite.

Demain, c’est mon jour de repos car on est samedi, alors je m’en vais visiter Parme.
A demain !