Aujourd’hui c’est dimanche. C’est mon second et dernier jour de repos avant de reprendre la semaine.

Ce matin je me lève tard mais je dois simplement retrouver les sœurs pour manger ce midi ensemble puis c’est la « récréation » du dimanche (activité commune).

Vers 10h30 j’ouvre l’œil et on frappe à ma porte. Alors je vais ouvrir les yeux moitiés fermés, en pyjama et les cheveux ébouriffés. C’est soeur Marie Laude.

« Oh Charlotte, excuse moi, je te réveille… je voulais juste te dire que pour que tu ne sois pas seule toute la journée, je voulais te proposer de participer à l’échange avec trois chrétiens qui vont discuter sur l’évangile dans 5 minutes, ca t’intéresse d’y aller ? »

« Merci, mais si on mange toute ensemble et qu’ensuite on a la récréation, c’est déjà parfait pour moi ».

« ah non, finalement on va manger en solitude aujourd’hui et n’y aura pas la récréation car c’est la Pentecôte le week-end prochain. Moi je vais vendre nos produits artisanaux sur la place».

Je n’ai pas très bien saisi le rapport mais en tous cas je suis déçue !

« Ah. Dans ce cas, je vais venir te voir vendre des produits artisanaux devant le couvent ».

C’est très gentil de penser à moi en tous cas. En fait, Fontanellato est un lieu de « pèlerinage ». Les gens de villages aux alentours ou de grandes villes proches comme Florence et Bologne, viennent au sanctuaire le dimanche. Cela ramène énormément de monde dans ce petit village de 7 000 habitants. Donc les sœurs font des produits elles-mêmes et elles en profitent pour les vendre à ce moment là car leur couvent donne sur la place de ce sanctuaire, pratique ! Elles vendent des confitures, des bijoux (en perle), du sirop, c’est sympa, c’est joli. Ca leur permet de leur faire des petits bénéfices pour vivre. Les sœurs vivent principalement des dons et de leur vente de l’artisanat.

Bref, je vais voir les sœurs vendre jusqu’à midi puis je vais voir le marché de Fontanellato. Et oui, c’est le dimanche !

Le marché est immense et c’est sympa car il est vraiment dans le centre historique joli de la ville.

A la fin du marché, je m’assois sur un banc pour téléphoner. Plus tard, deux papis âgés s’assoient sur le banc pour pique-niquer tous les deux. Quand je raccroche, je leur dis :

  • Bonjour, vous êtes d’où ?
  • Prato, près de Florence, et vous ?
  • Je suis Française et vous vous appelez comment ?
  • Umberto et Romano

On a longuement parlé, ils sont en voyage organisé pour une journée avec la paroisse de leur ville. Ils voyagent à 50 en bus. Au bout d’un moment je me retrouve avec à la main un verre de rouge, de la brioche et du « quatre quart ». Je ris toute seule dans ma tête.

Ils ont fait venir petit à petit les autres gens du car pour me voir « elle est française ! Elle est française ! Elle parle italien !! »

En tous cas ils étaient vraiment très gentils et très agés, ça fait plaisir de voir qu’on voyage encore à cet âge là même s’ils m’ont bien précisé qu’une fois par an c’est bien assez. Je ne comprenais pas tout mais je comprenais les mots clefs de la phrase, ce qui me permettait de suivre la conversation. Ils étaient super contents que je puisse échanger avec eux en italien.

C’est drôle ce sujet de la langue italienne car oui je peux parler italien et je comprends si les gens parlent lentement. Mais je ne parle pas très bien italien, je suis à l’aise dans les conversations très basiques. Mais les gens sont quand même super contents que je parle leur langue, ça semble rare ! C’est comme si j’étais une étrangère dotée d’un super pouvoir à leurs yeux !

Au bout d’un moment je les quitte pour rentrer manger au couvent.

Durant l’après-midi, je croise sœur Marie-Laude qui va emmener un jambon à la découpe au charcutier. C’est un jambon qui a été offert aux religieuses. Nous nous en allons chez le charcutier qui est en fait la boutique qui touche le couvent. Moi qui croyait qu’on allait faire une petite balade ensemble dans le village, raté. La charcutière Monica nous invite à nous assoir dehors et nous offre du chocolat. Elle se confie sur ses malheurs, ce qui l’agace, ce qui la met en colère… Je vois de plus en plus que le rôle de sœur c’est l’écoute et la sagesse. J’ai appris dans cette conversation d’ailleurs que sœur Marie Laude court le jeudi et fait du cross avec sa tenue de sœur ! La charcutière lui a demandé si elle a le droit de s’habiller en civil. Sœur Marie Laude lui répond qu’elle a le droit de tout mais qu’elle ne veut pas s’habiller autrement. Monica est aussi d’accord pour que je fasse son portrait, nous avons rendez-vous ensemble mercredi. Nous repartons avec le jambon tranché !

 Puis j’ai longuement échangé avec Elodie puisque nous devons nous organiser en juin pour trouver un « workaway » ensemble. C’est un nouveau parcours du combattant qui s’annonce. Ce n’est pas évident de trouver une place qui correspond à ce qu’on cherche, alors il faut beaucoup chercher dans les annonces et multiplier les messages. Et moi, je dois valider un workaway pour dans une semaine car je n’ai plus rien après le voyage à Florence avec Nico. Ah oui, je ne sais plus si je vous l’ai dit mais Nico me rejoint à Florence ce jeudi et jusqu’à dimanche, nous allons fêter nos 10 ans !

C’était une journée plutôt de logistique, d’organisation, d’appels pour donner des nouvelles. Et la journée s’est terminée ainsi !

Mon petit repas du soir en solitude quand même (c’est de l’omelette et des navets à droite)

Bonne nuit tout le monde, à demain !