Aujourd’hui nous partons vers 10h40 pour prendre le train. C’est notre colocataire Jean qui nous emmène à la gare. Il est bien gentil ! Je l’appelle Jean ici car c’est son vrai nom mais on l’appelle aussi « il chilé », c’est son surnom (il est italien et chilien).

Nous nous rendons à Orvieto pour la journée, nous rentrerons ce soir vers 21h30. C’est un village plutôt connu dans la région. Anna, mon ancienne colocataire américaine, m’en avait aussi dit que du bien et on est à qu’à 20 minutes de train de ce village.  Et puis, on prend un peu le train comme on prend le bus ici, c’est facile et pas cher. Un petit trajet comme ça coûte 3€.

Une fois arrivées à la gare d’Orvieto, nous montons dans un funiculaire car Orvieto c’est un village perché. On s’est d’abord baladées dans un grand parc avec une vue sur la campagne environnante. Au fur et à mesure de ce voyage, je découvre la très grande quantité de villages perchés en Italie. La semaine dernière, en plein sud de l’Italie il y en avait tellement aussi ! Tous avec une forteresse, parfois un chateau… ici simplement une belle forteresse !

Nous nous baladons dans la vieille ville, et allons voir tout d’abord la cathédrale. Elle est grandiose pour un si petit village. La façade est richement ornée puis tout le reste est beaucoup plus sobre, une alternance de marbre noir et marbre blanc. C’est assez impressionnant de voir un tel édifice ici.

On a déjà faim alors on mange sur les marches.

Puis on se balade dans de jolies rues médiévales, nous faisons un peu le tour des bâtiments importants de la ville. On passe notamment par le Palazzo del Capitano del Popolo (la place du capitaine du peuple). A une époque « le capitaine du peuple » avait pour rôle de représenter le peuple.

J’aime bien la couleur de ce bâtiment.

Une balade sans photo de chat n’est pas une vraie balade

Nous sommes ensuite attirées par un porche, on entre. On découvre en fait une expo photo d’un atelier « photo » effectué avec des détenus. L’exposition est très intéressante ! Elle s’appelle « Volti fuori », en français (c’est un peu moche), cela se traduit par « visages dehors ».

On a de la chance, c’est une exposition que d’une semaine ! Elle m’a vraiment beaucoup plue : l’artiste photographe, Manuela Cannone, explique qu’elle a réalisé différents ateliers sur plusieurs jours avec les détenus d’Orvieto pour qu’ils apprennent à prendre des photos et surtout des portraits. Elle a travaillé avec eux sur le regard et leur a mis une vraie caméra entre les mains dès les premières leçons. Ils ont fait un travail de découverte de la photo, ils ont fait un travail sur les émotions, en montrant des photos de photographes connus et moins connus. L’objectif était d’arriver petit à petit à l’autoportrait dans un contexte de détention. Enfin, en exposant les œuvres des détenus, le but de l’artiste est aussi de créer un pont entre le public et les détenus, pour remplacer la peur et le jugement envers eux.

J’ai trouvé la démarche intéressante et les photos touchantes. Un beau travail !

Après cette balade, on a voulu se reposer un peu dans un parc. Il y en a un juste à côté de nous avec une belle vue !

C’est parfait, on en trouve un avec des bancs et des tables. On a envie de faire des petites activités repos (lecture, dessins, écriture…). Sauf qu’à peine assises, je découvre que sur ma jambes j’ai deux tiques ! Deux tiques minuscules mais accrochées ! Alors on part en quête d’une pince à tique en pharmacie….mais on est dans un petit village, on est dimanche et il est 15h ! Donc, on se décide de sonner chez les habitants et demander aux gens dans la rue s’ils en ont une. Tous nous proposent une pince à épiler… mais non je cherche une pince à tique… Finalement, une dame nous dit qu’on doit regarder la pharmacie de garde, il y en a forcément une. Et oui ! A 200 mètres de nous, il y en a une ! On patiente jusqu’à l’ouverture à 16h. Une fois à l’intérieur, on échange avec une horrible pharmacienne qui nous infantilise.  Avec son petit ton condescendant, elle nous dit qu’elle ne peut pas nous vendre des pinces à tiques, on doit aller chez le médecin pour se faire examiner et qu’il nous les enlève lui-même. Elle ne cède pas, elle ne nous vend pas de pince à tique. Alors elle nous donne l’adresse d’un médecin de garde. Il est en dehors de la vieille ville, un peu loin, près de la gare à 45 minutes à pieds d’ici. On trouve un bus pour nous y emmener. Une dame nous dit que ce n’est pas celui là, elle nous emmène ailleurs, à un autre arrêt. Et elle nous fait rater le bus que nous voulions prendre… elle nous fait attendre un bus qui arrive dans 1h30, à 18h. Mais je ne veux pas rester encore 1h30 avec ces bêbetes accrochées à ma peau, alors on décide d’y aller à pieds. On commence à marcher en suivant ce que nous propore Google Maps, mais on tombe sur une route assez dangereuse, sans trop trottoir, des voitures qui roulent vite. Alors, si on ne peut pas prendre le bus, ni marcher…. plan C : on remonte au village et on fait du stop. Très rapidement, une gentille dame s’arrête. Elle m’a dit qu’elle est passée une première fois mais n’avait pas la place pour nous prendre. Alors elle a fait demi tour pour repasser devant nous et venir nous chercher. On est super contentes ! On grimpe, elle a le sourire, on fait connaissance ! Elle s’appelle Serena, elle travaille dans un restaurant le midi et a fini sa journée alors elle a du temps. En cinq minutes, nous sommes arrivées à l’adresse du médecin, sur une place. On tombe dans une sorte de galerie marchande, on marche dans ce couloir mais tout est fermé et vide. On ne trouve pas. Après 20 minutes de recherche, on trouve finalement une porte avec écrire « étude de médecine », on monte au troisième étage d’un bâtiment très blanc et très vide. Ca fait vraiment bizarre ! Mais finaleemnt, deux médecins bien seuls nous attendent !

Elles sont jeunes, probablement interne en médecine. On rentre dans le cabinet et elles prennent des petites pinces à tiques pour les enlever. Mais les tiques sont trop petites et ne passent pas alors elle utilise une pince à épiler en faisant un mouvement rotatif, ça a marché très facilement. Elodie découvre qu’elle en a une aussi, allez hop, au tour d’Elodie de se faire examiner !

C’est probablement notre tour en forêt de la veille qui nous a donné des tiques. La prochaine fois il faut vraiment qu’on couvre tout notre corps, il y en a visiblement beaucoup par ici. C’est la première fois que ça m’arrive et pour Elodie aussi ! Bon on n’en a plus, mais on doit surveiller un mois maintenant les morsures. Mais elles sont toutes petites alors il y a moins de chances qu’elles nous infectent.

Après ces péripéties, il est 18h, alors il nous reste 3h30 encore avant le dernier train. On est contente, ça nous laisse plein de temps ! On reprend le funiculaire et on se pause dans un parc pour un repos bien mérité ! Ecriture, dessin, coup de téléphone et apéro… c’est parfait !

La montée en funiculaire

Oups, on ne regarde pas trop l’heure, il a fallu un peu courir pour prendre le train de 21h30, mais on l’a eu !

C’était une belle journée !

A l’arrivée, Jordi est venu nous chercher à la gare en voiture, et sur le chemin du retour vers la maison, on a vu une dizaine de marcassins ! Des bébés sangliers ! Il nous a dit qu’ils les voient depuis ce matin ici, ils n’ont pas bougé de la journée et il n’a pas vu la maman. Bon on va rester dans la voiture.

Bonne nuit !