
Ce lundi 29 juillet, Nico me dépose à la gare de Pise pour 13h. Je suis volontaire une semaine dans un chantier de fouilles archéologiques !
J’ai choisi de m’inscrire à ce projet car depuis petite, je me suis prise de passion pour les vestiges romains. Je crois que ça date d’un voyage à Rome et à Pompei en 5ème, j’étais émerveillée devant ces vestiges et cette vie il y a 2000 ans. Je disais même que j’aimerais devenir archéologue ! Je ne me suis jusqu’à maintenant jamais donnée l’opportunité de faire de l’archéologie et de me plonger davantage dans cette passion endormie alors j’ai voulu utiliser une semaine sur ces 5 mois de liberté pour tenter l’expérience.
Ce soir, je dois être à Corchiano (pas très loin de Rome) à 18h, c’est ici qu’auront lieu les fouilles. Pour ne pas payer cher j’ai pris un train lent qui s’arrête partout. J’en ai donc pour environ 5h, je dois descendre jusqu’à Rome pour changer de train dans une gare de Rome, puis remonter.

Je vais là, au point rouge, finalement ce n’est pas super loin de là où on était avec Elodie à la ferme en juin. C’était le point bleu !
Vers 18h, je descends du train. Sur le quai, je tombe sur un groupe de jeunes d’une vingtaine d’années qui font connaissance. Ils ont bien l’air d’un groupe qui va faire des fouilles ! Je les salue également. Quand on arrive devant la gare, une voiture ainsi que le plus vieux des fourgons du monde nous attendent avec le chef de chantier, Ricardo.
Avec Ines, qui est suisse, on monte à l’arrière du fourgon 9 places. On rit car il fait un bruit pas très rassurant, les sièges sont un peu déchiquetés, il n’y a pas de ceinture… bref il est très très très très vieux, alors on espère que le conducteur est bon et qu’on ne va pas mourir aujourd’hui.
On traverse la campagne, et on est arrivés ! Véridique, nous allons dormir dans une ancienne gare au milieu de la campagne. C’est incroyable ! Le lieu a été réhabilité pour devenir le camp de base de fouilles archéologiques sur ce territoire et accueillir des groupes volontaires comme nous.
J’entre dans la gare, nous devons filer au premier étage, dans le dortoir. Il y a deux dortoirs femmes et un dortoir hommes. Environ 8 personnes dorment dans chaque dortoir. Je prends le dernier lit qu’il reste de disponible au niveau du sol. Il est au milieu de la pièce, pas de mur sur le côté pour moi. Ca me semble périlleux de dormir à l’étage sachant qu’il n’y a pas de barreau ! Ces lits semblent très très vieux, c’est assez rudimentaire. Quand je m’allonge dans le lit, je suis comme dans une cuvette. Bon, ça va c’est qu’une semaine.

Petit à petit tout le monde arrive, on est environ vingt en comptant les trois archéologues. Dehors, on peut s’installer sur de longues tables avec des bancs tout au long de la gare et de la voie ferrée. Hyper sympa !


J’ai malgré tout un peu le moral dans les chaussettes. Les vacances en Italie avec Nico c’est fini, alors il faut accepter et arriver à se fondre dans cette ambiance qui n’a rien à voir. Et puis après tout, j’ai choisi de m’y inscrire !
En attendant de manger, on joue au Uno, personne n’est d’accord sur les règles c’est marrant, on discute… peu de gens se connaissent mais c’est la bonne ambiance!


On est quatre volontaires francophones (trois français et une suisse) et tous les autres sont italianophone (quatorze italiens et un suisse).
Alors comment ça se fait qu’on soit quelques français et suisses au milieu d’italiens ?
L’association qui nous accueille, Gruppo Archeologico Romano (le GAR), est une association qui effectue des fouilles partout en Italie. Elle organise plusieurs chantiers de fouille dont celui-ci à Corchiano. J’ai pu m’y ajouter avec les 2 autres français et la seule suisse car il existe une association française, Rempart, qui propose des chantiers de volontaires pour la restauration du patrimoine et un peu de fouilles archéologiques. L’association française « Rempart » est donc en contact avec plein d’associations de restauration du patrimoine et d’archéologie en France mais aussi à l’étranger. Elle publie des offres en ligne de pleins de chantiers puis nous met en contact avec l’association locale. C’est exactement ce qu’il s’est passé pour arriver ici au GAR. Pour y voir plus clair ou si ça vous dit de regarder ce qu’ils proposent, vous pouvez aller voir un peu toutes les missions proposées directement sur le site de Rempart.
Bref, c’est l’heure de manger, on prend un plateau, on fait la queue et les deux « de corvée » nous servent. C’est marrant, c’est la colo ! Les deux personnes « de corvée » sont deux personnes désignées qui gèrent les trois repas du jour avec les archéologues. On peut consulter le tableau de la semaine des personnes de corvée sur une porte, je découvre que pour moi ce sera jeudi !

Les personnes volontaires avec qui je parle sont en études d’archéologie ou en ont déjà fait et me parlent de leurs expériences précédentes de chantier. Cela me terrifie un peu ! J’entends beaucoup qu’on va mourir de chaud, manger la poussière… bref une belle partie de plaisir s’annonce ! Je n’ai pas amené de chaussures de sécurité et apparemment ce n’est pas très très bien. Heureusement, ils peuvent m’en prêter. Ensuite je rencontre Manon qui a une vingtaine d’années, elle est française et fait partie du staff. Cela fait 4 étés qu’elle fait les fouilles ici. Elle m’explique l’histoire de la région et des fouilles, super intéressant ! Ca permet un peu d’introduire la journée de demain car j’apprends que demain on ne va pas fouiller, on va découvrir l’histoire des lieux à l’époque de l’antiquité (il y a 2000 ans) les chantiers de fouille, ce qui a été découvert par le passé par l’association et visiter le musée du coin. On va nous aussi à partir de mercredi faire des fouilles pour tenter de trouver des choses datant d’il y a 2000 ans, j’ai hâte !
Me voilà rassurée, je me sens bien, je suis contente de cette organisation car vue que je découvre tout un monde, c’est bien d’y aller par étape et de voir où on met les pieds. On nous expliquera le contexte historique, on va voir aussi ce qu’ils font actuellement sur le terrain puis on commence le jour suivant, mercredi. Ca me plait !

Après le repas, on a eu une réunion pour nous expliquer l’organisation ici à 20, les horaires d’une journée, l’organisation un peu logistique (où, quand, comment pour les repas…), les règles à respecter pour la vie de groupe…
Allez, après toutes ces découvertes, il est temps d’aller se coucher ! Bonne nuit !