Mardi :

Nous avons travaillė toute la journée mais nous avons passé une soirée rigolotte et plus qu’inattendue.

Allez, rapidement le cotė travail : ce matin, j’ai rédigé notre projet de vidéo 4 pendant qu’Elodie travaillait sur le montage de la vidéo 3. Et oui, on a encore deux videos en cours qu’on n’a pas encore proposées à notre formateur, qu’on nous demande déjà de faire une proposition de sujet précis à l’écrit pour la vidéo 4 et la video 5 !

Le midi, je suis passée voir Maria. Elle nous invite à manger ce soir. Elle m’explique qu’elle va à la messe à 20h (en hommage à quelqu’un si j’ai bien compris) puis elle invite pleins d’amis chez elle pour manger.

Durant l’après midi, j’ai contiuė le montage de la vidéo 2 pendant qu’Elodie est partie faire les prises qui nous manquaient.

Bref, ça ne doit pas trop vous parler ces histoires de numéro de vidéo, je vais passer au meilleur moment de la journée:

A 21h, nous retrouvons Maria à la sortie de l’église qui nous dit « allez allez, venez, venez chez moi!! ».

On entre, et là il y a une dizaine de personnes plutôt âgées à l’intérieur. On est épuisées. Et Maria prend la parole bien fort et nous introduit :  » bonjour à tous, je vous présente deux amies venues de France, Charlotte et Elodie ». Et là tout le monde se mets a venir nous saluer un par un, en disant qu’ils sont enchantés de nous connaître et d’autres choses incompréhensibles. C’etait marrant, ils sont mignons quand même.

On s’assoit tous à table, 15 personnes plutôt âgées et nous deux. Notre plat est arrivė (patates/poulet). Au bout de la table, il y a un curé qui dit quelque chose en espagnol, et tout le monde se mets à faire le signe de croix. Puis tout le monde se mets sans attendre à manger, sans un mot. C’est bien la première fois de ma vie que je « fais une prière » avant de manger. Je confie à Elodie que je n’ai aucune idée de comment on fait le signe de croix et que je fais toujours semblant. Ça la fait beaucoup rire.

Je me suis mise à penser qu’ils allaient rester silencieux tout le repas et que c’est peut-être une tradition d’ici de ne pas parler en mangeant après la prière…mais finalement ils se sont mis à parler. Ils étaient peut-être juste affamés ! Ils sont très curieux de notre pays, de ce qu’on fait là. Ils parlent tous la langue local, le Quechua et l’espagnol, alors on apprends quelques mots de Quechua et on leur enseigne un peu de français. Vraiment dur à prononcer notre langue ! Ils ont bien de la peine à prononcer, c’est drôle.

Je suis épuisée, je n’ai pas d’idée de question ou de conversation si ce n’est la même  » liste  » que d’habitude… c’est à dire : est ce qu’ils aiment Huaylas, s’ils nés ici, s’ils ont des enfants, est ce qu’ils sont partis à Lima….et les réponses sont la plupart du temps identiques. Ah si, j’ai bien envie de poser une question différente cette fois, j’ai envie de savoir s’ils ont des ânes chez eux, ça me fait rire. Mais je trouve ma question quand même un peu déplacée…alors je n’ose pas. Je rigole toute seule à regarder tous ces gens. On arrête pas de rire. La fatigue mélangée au signe de croix, à toutes ses personnes qu’on n’a jamais vu en plein milieu de la campagne péruvienne…on n’arrête plus de rire !

Le bouquet c’est quand tout le monde s’est tue pour écouter Maria raconter notre exploit culinaire de dimanche. Elle a parlé de « joyeux désastre ». C’etait très drôle la manière dont elle l’a raconté. Cette fois, c’est confirmé, nous sommes de vrais cordon bleu, c’est sûr. Je vous invite tous à manger dès mon retour !

Il y a eu une toute petite partie un peu plus sérieuse sur la question de l’eau. Ils nous ont demandé : Est ce que en France vous avez aussi des problèmes d’eau? ou pour avoir de l’eau potable c’est facile chez vous ?

Ici, l’eau est un grave problème. Même si elle n’est pas potable, ils en ont besoin pour l’agriculture notamment. Tout le monde vit de cela, et il y a beaucoup de moments dans l’année où ils n’ont plus d’eau. S’il n’y a plus d’eau, les terres sont sèches, toute la culture meurt et ils ne peuvent plus nourrir leurs animaux, leur gagne-pain. Les incidences sont très graves. Leur survie est en jeu! La question de l’eau pour la France est un peu gênante pour nous puisque nous sommes bien loin de ces problématiques là… C’est Jona qui s’y colle en expliquant qu’on a toute l’année de l’eau du robinet, et qui plus est, de l’eau potable…

Nous sommes plutôt avec des personnes ouvertes à la découverte interculturelle puisque certains d’entre eux ont deja hébergés un australien une année chez eux qui allait au lycée. Ils en sont ravis ! Ils nous ont d’ailleurs demandé si l’Australie se situe loin de la France. Ca me fait penser aux petites mamies qu tricotent sur le trottoire dans la rue. Je leur ai dit qu’à la fin du voyage, j’irai voir le Machu Pichu. Elles m’ont regardé avec une tête interrogatrice…alors je cherche sur mon portable des photos sur internet de ce lieu illustre du Pérou pour nous… je leur monte, et elles m’ont dit « c’est beau !! C’est où ? ». C’est au Pérou…. cela me laisse pantois. Une évidence pour l’un, ne l’est pas forcément pour un autre…c’est une bonne leçon de vie. Et puis, comme quoi, suivant les sociétés, les priorités ne sont pas les mêmes. A quoi bon aller voir des tas de choses dans le monde si on est heureux dans sa vie, entouré des siens? Ce n’est pas en voyant ou en faisant un maximum de choses qu’on est heureux peut-être ? L’autre leçon a tirer est peut etre aussi que nous sommes dans un lieu très retiré avec moins de moyens de communication…. Bref. Je m’égare.

On n’est pas sorties le soir, bu un verre ou fait la fête depuis une éternité. Et on se retrouve avec 15 personnes âgées pour manger du poulet avec des patates. Et à 22h….dance floor ! Et bien non, tout le monde disait au revoir ! Ils sont tous venus nous dire au revoir, nous remerciant d’être venu, enchanté de nous avons connu….et j’en passe! Qu’est ce que c’est drôle ! Ou come dirait Elodie » on se marre bien quand même hein ?? »

On est bien emmitoufflés car ici les portes sont tout le temps ouvertes et de toutes façons l’air passe partout. Il y a un espace d’une trentaine de centimetres entre le mur et le toit dans toute la maison (cuisine, couloirs, chambres…). Et puis ici, c’est l’hiver à cette époque ci, l’été, c’est à partir de décembre !