Hier je suis allée l’exposition temporaire actuelle des Beaux-Arts d’Angers, nos 5 sens ont été mis à contribution ! Je crois que cela a permis de capter notre attention jusqu’au bout de la visite. L’exposition c’est « I’ve got a feeling ! » et on peut aller la voir jusqu’au 7 janvier 2024. Cela faisait longtemps que je n’étais pas allée au musée, et je dois dire que j’ai trouvé ça bien sympa, chaque œuvre avait son charme, son intérêt, sa petite histoire à raconter.

Je crois que ça a suscité notre intérêt parce qu’il y avait des œuvres de toutes sortes, avec des matières particulières, des odeurs, et il fallait parfois écouter ou même toucher les œuvres ! En fait, l’expo a été pensée en 2020, pendant la pandémie, à l’époque où nos sens n’étaient plus mis à contribution. Bon, avant d’y aller, on ne faisait pas les fières, avec Julie on s’est demandées si ça n’allait pas être trop intellectuel pour nous. On n’a pas vraiment de culture générale dans le domaine de l’art, on s’est dit qu’à la moindre référence en art plastique ou technique, on serait perdues. Mais finalement, la médiatrice a réussi à nous emmener dans l’univers de l’exposition avec une façon de raconter les œuvres de façon tout à fait abordable.

Tout au début de la visite, on se retrouve face à une immense œuvre de 4 mètres de haut et de large dont on pourrait penser qu’elle est faite que de cheveux blonds, ou en crin de cheval. Celle-ci est en fait composée de fibres d’une plante et a un message à nous faire passer… (Kapwani Kiwanga – Porous Portal 1) Ensuite on se retourne pour apercevoir une œuvre composée de fleurs minutieusement confectionnées en cire (Arquitectura de esperanza). Je pensais naïvement qu’elles étaient en chocolat blanc. En avançant, on se retrouve face à un immense tableau bleu avec des écriture noires en morse (Cécile Le Talec – Bruit bleu). On pouvait appuyer avec sa main sur le tableau, la trace de notre main apparaissait toute blanche sur le tableau une vingtaine de secondes avant de disparaitre.

Suspendue de façon magistrale au milieu de l’exposition, un énorme tutu blanc, recouvert de cristaux de sel domine la salle (Sigalit Landau – Black Swan). Ce tutu était magnifique, c’est comme s’il était encore sous l’eau, les jupons donnent l’impression qu’ils volent encore sous l’eau, ou dans l’air. Il a en fait été laissé 2 mois dans la mer morte puis il est ressorti complètement recouvert de sel. Le tutu pèse 200 kg et a dû être sorti avec une grue de la mer. En fait, il s’agit de la mer avec le plus grand taux de sel puisque l’eau comporte 30% de sel, contre 2% dans les autres mer et océan plus classiques. Cette mer est vouée à disparaître puisqu’elle descend d’un mètre par an. Encore aujourd’hui, certains matin dans le musée on voit des gouttes d’eau qui tombent de la robe même si elle a été ressortie des eaux il y a trois ans.  

Plus loin dans l’expo, on pouvait frotter des tableaux, puis sentir nos doigts, du citron ou encore une odeur d’herbe coupée s’en dégageait (Peter De Cupere Meadow – still life with lemons / winter landscape /meadow) A un moment il a fallu se coucher sur une œuvre au sol pour écouter l’activité sismique sous nos pieds (Cécile Le Talec). On a aussi vu un grand mur de culottes de toutes les couleurs formant un mandala (Pilar Albarracín – Mandala). Il y avait bien sûr pleins d’autres oeuvres interessantes à découvrir, mais je ne peux pas tout vous énumérer.

Tous les artistes ont joué soit avec les couleurs, les matières, les odeurs, les sons, pour nous faire réfléchir ou nous raconter quelque chose et souvent dénoncer. Des artistes du monde entier ont exposé leur œuvre dans cette exposition. La médiatrice nous a présenté certaines œuvres, mais elle nous a tellement fait rentrer dans l’univers de l’exposition que nous avons voulu rester pour regarder toutes les autres. Il y avait un petit dessin de nez sur les cartels quand il faut sentir l’œuvre, ou une main quand on peut la toucher.

En fait, ce qui est géniale dans cette exposition c’est qu’on peut faire tout l’inverse que ce dont on est habitués dans un musée ! Ca décoince du musée, ça enlève le côté froid et aseptisé du musée. Je recommande !