Dernier jour sur les îles, aujourd’hui ce sera l’île de Lipari (voir carte des îles dans l’article d’hier pour s’y retrouver). C’est la plus grande des îles Eoliennes et avec 11 000 habitants, c’est celle qui en compte le plus grand nombre !

Je me balade dans le village de Lipari qui porte le même nom que l’île :

Sur un petit port
Sur un petit port
Dans l’église du petit port
La plus belle !

Ce n’est pas très grand en fait le village de Lipari, on se promène dans le quartier historique, les petites ruelles puis on arrive vite en nature. Et tout comme à Salina, on est vite coincés pour visiter l’île sans moyen de locomotion.

Je m’en vais visiter le musée archéologique des îles Eoliennes. Il a de très bons avis sur Trip Advisor même si apparemment il est un peu vieillissant. Je me rends au guichet et je demande un billet au monsieur et il me dit sans articuler et très rapidement en italien :

« vous savez que la moitié du musée est fermée ? »

Je lui réponds : « ah non je ne sais pas, j’ai accès à quoi ? »

Le monsieur : « la préhistoire sur les îles Eoliennes, l’histoire de Lipari et l’époque gréco-romaine ». En réalité il a répété trois fois mais je ne comprenais rien, il faisait aucun effort, j’ai redemandé plus tard à des petites dames ce qui est ouvert.

Alors je lui dis « Et je n’ai pas accès à quoi ? »

« toute la partie vulcanologie et… » (pas tout compris)

« du coup c’est moins cher ? »

« Non. »

Bon allez, je prends quand même, je suis là et c’est 7€.

Le musée est assez grand, avec une énorme collection de pièces retrouvées datant de l’époque de la préhistoire. J’apprends que les îles Eoliennes, cela vient de « Eole », le dieu du vent. Cela me fait penser à l’Odyssée d’Homère, quand Ulysse arrive sur les îles Eoliennes et rencontre le Dieu Eole.

Petite retour rapide sur l’arrivée d’Ulysse sur les iles Eoliennes : Quand Ulysse est arrivé sur les îles Eoliennes, il a reçu un bon accueil du Dieu Eole qui vit ici. Eole lui a même offert une boite avec tous les vents nécessaires pour rentrer au plus tôt chez lui, à Ithaque (en Grèce) et retrouver sa femme Pénélope. Mais durant le trajet du retour en bateau vers Ithaque, les compagnons d’Ulysse trop curieux ont ouvert la boite, ce qui a déchainé tous les vents ! Retour en arrière, à Stromboli ! Eole est en colère vis-à-vis du comportement des compagnons alors il décide de ne pas les aider de nouveau à rentrer. Puis, Ulysse résistant au chant des sirènes, ils doivent maintenant traverser l’un des points les plus dangereux de la Méditerranée, le détroit de Messine (nommée le « port creux »). Vous vous souvenez, le détroit que j’ai longé samedi ! Le détroit est gardé, selon la mythologie, par deux créatures redoutables demeurant de part et d’autre du rivage : Charybde (fille de Poséidon) et Scylla, une nymphe que la magicienne Circé avait transformée en monstre, gardant les portes de la Calabre. La Calabre, c’est la région de la Sicile au bout de la botte.

Cela me donne envie de relire cette histoire du coup !

De ce que j’ai compris, il arrive qu’il y ait une petite rivalité mignonne entre la Sicile et la Calabre. En fait c’est la région italienne la plus proche de la Sicile, donc beaucoup de personnes de Calabre habitent en Sicile (et peut-être l’inverse?). Les Siciliens pensent que la Sicile est mieux et les gens de Calabre disent que c’est la Calabre qui est mieux… J’ai assisté à ce genre de taquinerie sans fin à la fête jeudi dernier !

Une petite carte moche simplement pour bien comprendre à la fois l’histoire d’Ulysse et la petite rivalité entre les deux régions.

Concernant le détroit de Messine, large de 3 km, il a été question à une époque de faire un pont. Mais le projet est tombé à l’eau. Bref je m’égare, revenons au musée.

La partie préhistoire du musée (je vous épargne toutes les vitrines) :

Après la préhistoire, il y a également une partie extérieure avec des anciens vestiges romain. Dans cette partie, j’ai une jolie vue sur la ville. Admirez tous ces gens disposant d’une terrasse de toit.

Réflexion du moment : Mon sac est lourd aujourd’hui avec les 2L d’eau achetés ce matin alors je me suis dit que manger et boire allait l’alléger. Mais est-ce plus facile de marcher avec le poids dans mon ventre ou sur mon dos ? On s’en pose des questions en voyageant toute seule…
Pour la partie gréco-romaine, la personne à l’entrée me casse la tête à cause de mon sac à dos trop grand pour entrer dans le musée. Elle me dit de le laisser à l’entrée, mais n’assure pas la surveillance. Je comprends que mon sac est grand mais je refuse de le laisser dans ces conditions et ça n’a pas de sens de me refuser l’entrée (déjà payée) pour cette raison sans proposer de vestiaire. Et bien du coup, j’ai pu emmener mon sac avec moi dans le musée. Décidément, les salariés de ce musée…!

Le musée est très vieillissant, peu d’explication, cela ne donne pas trop envie. On est maximum 10 à visiter cet après-midi. Par contre, il y a un nombre incalculable de pièces qui ont été conservées grâce à l’épaisseur des strates et à l’activité volcanique des îles. Les pierres ponces issues de violentes éruptions recouvraient d’une couche uniforme les vestiges des maisons romaines et de la nécropole. Tout cela a permis de récupérer de nombreux objets et de garder les vestiges. Et ça, c’est assez incroyable !

C’est aussi incroyable aussi de se rendre compte de toutes les civilisations qui se sont succédées sur ces petites îles : grecques, romains, étrusques, byzantins, normands… Les îles ont été prises, reprises par d’autres de multiple fois ! Si ça vous intéresse, il y a pleins d’infos sur l’histoire des îles ici.

les trouvailles sous-marines

Des pièces de monnaie ancieeeennnes !

Après tout cela, je sors du musée, je me balade un petit peu et je m’assois le long de la mer. Je dois bientôt prendre mon bateau pour rentrer à Messina, c’est la fin du week-end !

Le type de bateau qui va entre toutes les îles
On ne peut pas voir l’extérieur (vitre floues/sales), il faut attendre l’arrivée

Bon, les îles Eoliennes, ce sera à refaire mais avec beaucoup plus d’organisation. On est tributaires des horaires des bateaux, il n’y en a pas tant, alors il faut faire attention à bien avoir un retour permettant de profiter suffisamment sur-place. Il y a aussi peu de moyens de locomotion sur-place. Pour toutes ces raisons, il n’est pas possible d’improviser un voyage sur de si petites îles.

J’attends le bateau pour Messina le long de la mer, et je pose quelques questions aux gens des agences pour organiser mon retour. Les gens sont vraiment très aidants, c’est vraiment agréable. Ils n’ont rien à gagner à me rendre service et m’aident quand même, c’est beau. Le retour va être un peu long, 1h de bateau qui m’emmène à Milazzo car il n’existe pas de retour direct en bateau vers Messina en journée. Le seul retour est à 5h30 du matin. Puis je dois marcher 45 minutes du port jusqu’à la gare de Milazzo. Mais il ne faut pas que le bateau ait du retard, sinon je rate le train. J’ai 20 minutes de train de Milazzo pour aller à la gare de Messina puis 1h de bus de la gare de Messina et jusqu’à chez Dania…une vraie épopée !

Le bateau a 15 minutes de retard ! Quand j’arrive au port de Milazzo, Google Maps m’indique que j’arriverai à la gare à 19h09 alors que mon train est à 19h07. Alors c’est parti, je me mets à marcher vite pour gagner du temps sur google. Et ça a marché, Google se met à jour au fur et à mesure et je vois petit à petit que j’arrive de plus en plus tôt sur place… au final, je suis arrivée à 18h53 et j’ai eu mon train, je l’ai même attendu ! Ce sont mes oursins dans mes poches qui m’empêchent de me payer un taxi je crois… Le reste du parcours a marché comme sur des roulettes.

L’attente à la gare de Milazzo
Le mini-bus pour rentrer sur la montagne chez Dania, ambiance boite de nuit (je suis au fond du bus)

Mais tout au long du trajet je suis triste. Peut-être d’avoir passé ces trois jours toute seule, de ne pas avoir bien su gérer ce voyage, d’avoir le sentiment de passer à côté de quelque chose… je ne sais pas.

Et puis, j’ai passé le portail de la maison de Dania et là je me suis sentie beaucoup mieux. Cela m’a bien réconfortée de rentrer dans un environnement connu je crois. Je suis passée devant les chevaux Penelope et Paride. Ça m’a fait plasir. J’ai vu Merlino, Spock, j’ai retrouvé mon logement avec le frigo plein de bonnes choses à manger. Ça m’a fait beaucoup de bien, je me suis sentie à la maison et j’ai pu me faire un bon petit plat.

Demain c’est le 1er mai, c’est la fête du travail et c’est aussi férié en Italie. La famille de Dania invite plein d’amis pour une grosse fête, j’ai hâte ! Ca tombe vraiment bien vue mes sensations ce soir !