Ce matin je me réveille encore très fatiguée, comme si j’avais été réveillée au milieu de la nuit. Enfin, avec Valentina nous allons dans une école à Potenza. Potenza c’est la ville la plus proche, elle se trouve à 1h d’ici et compte 67 000 habitants.
La région de Basilicate se trouve entre les Pouilles (dans le talon de la botte), la Calabre (la pointe de la botte) et la Campanie (région de Naples juste au dessus)
On se trouve dans un coin très reculé ici. Ce sont plusieurs petits villages de quelques centaines d’habitants, en montagne et éloigné des grandes villes. On prend la route pour Potenza, c’est Valentina qui conduit, on échange beaucoup, ça passe vite.
Sur place, nous arrivons dans une grande école sur plusieurs étages qui fait à la fois maternelle et primaire. L’école est sur plusieurs étages, on se croirait dans un collège ! Elle se situe dans un quartier étudiant, il y a beaucoup d’écoles supérieures autour de cette école primaire.
Quand on arrive dans la classe, nous nous retrouvons face à une vingtaine d’élèves de CM1 tous habillés de la même façon. En Italie de la petite section au CM2, les enfants portent des blouses de couleurs. Je pense que suivant leur niveau, la blouse est de couleur différente car dans la même école j’ai vu plusieurs couleurs de blouses.
Valentina intervient dans le cadre du cours de sciences. Le but de l’intervention de Valentina est d’être dans le concret et de les emmener sur le terrain. Elle commence par leur expliquer la vie d’un papillon et toutes les étapes de transformation pour devenir papillon.
Sur la photo ci-dessus, on voit le petit Jésus-Christ qui est partout en Italie, les enfants habillés avec la même blouse et un petit papillon à l’écran ! Les classes étaient toutes munies d’un grand écran tactile. En Italie du sud et Sicile, je vois beaucoup de projets financés pas l’Union Européennes. A priori cette école à pu avoir des financements aussi, j’ai vu un petit panneau.
Ensuite, c’est parti pour l’aventure, nous partons tous et avec deux maitresses dans le « parc du monde », c’est le grand parc du quartier. On appelle Potenza « la ville verte » et en effet nous nous retrouvons dans un grand parc ! Au fur et à mesure de la balade, Valentina ramasse des fleurs et elle explique aux enfants leurs propriétés. C’était passionnant autant pour les adultes que pour les enfants.
La sensibilité de Valentina envers les plantes et la nature m’interpelle et me permet d’y être plus sensible aussi. Chaque plante à ses bien faits, ses caractéristiques et rien qu’en se baladant 1h, elle a réussi à trouver une dizaine de fleurs très intéressantes. Cela me donne vraiment envie de m’y pencher, y faire beaucoup plus attention, savoir les reconnaitre… J’avais déjà ressenti cela quand j’étais chez Dania. Ce sont des femmes très proches de la nature, elles les considèrent, en prennent soin, savent les cuisiner et quoi en faire une fois cueillies…
Valentina a tout appris par elle-même, elle s’y intéresse depuis longtemps !
Les enfants sont très mignons, ils suivent la balade avec attention, participent lorsque Valentina pose des questions.
Après cela, nous allons chez un collègue et ami de Valentina près de Potenza pour manger notre repas du midi, chez Fabrizio et sa famille. Fabrizio n’aime pas la ville, il habite dans un coin très reculé, une maison toute seule dans la montagne sans voisin. La route pour monter jusqu’à chez lui n’est pas très praticable alors on monte dans sa voiture qui ressemble à une voiture du Paris-Darkar.
Une fois en haut, je fais connaissance avec sa copine enceinte, Nicoletta, et la fille de sa copine, Selene (à prononcer Séléné). Selene a 8 ans et est très excitée. Ils ont trois chiens et l’un a eu une portée alors ils ont des petits chiots de 2 jours. Selene veut nous les montrer, avec Valentina nous la suivons.
Elle en prend un direct dans ses bras, le tripote dans tous le sens… le petit chiot est très mignon, il n’a pas encore les yeux ouvert et n’a pas encore la capacité de marcher non plus, c’est la maman qui les promène.
Mais en le manipulant sans arrêt, c’est là que le drame arriva. Selene a lâché le chiot qui s’est fracassé par terre et le chiot a hurlé, pleuré … à ce moment là je ne sais plus quoi faire, je sui terrifiée et choquée. Pour moi, on ne doit pas toucher les chiots ou avec beaucoup de précautions… Selene le récupère le donne à sa la maman du chiot. Valentina essaie de lui expliquer ce qui vient de se passer mais elle ne se rend pas compte de la gravité de ce qu’elle vient de faire. Elle le repose et repart en courant. Vu le bruit pendant la chute, je pense que ce petit chiot va mourir… on redescend à la maison, chamboulées.
En rentrant, on raconte ce qu’il s’est passé à Fabrizio et à la maman de Selene, ils la grondent mais ils n’ont pas l’air non plus préoccupés par cette affaire. Le midi nous mangeons avec cette famille, puis nous faisons un jeu. Le cœur n’y est pas pour moi, je suis trop choqué par ce que je viens de voir. Je veux juste partir d’ici.
Nous nous rendons dans le centre de Potenza avec Valentina car aujourd’hui c’est le jour du défilé annuel de Saint Gérard. C’est un défilé historique sur la ville mais aussi religieux. Potenza a été à plusieurs reprises colonisées par différentes civilisations alors ils sont représentés pendant le défilé. Nous arrivons tôt pour pouvoir se garer pas trop loin et nous décidons d’aller manger une glace. Je me suis dis que ça allait remonter mon moral dans les chaussettes.
Vers 19h, on boit une petite biere et c’est Lorenzo qui arrive pour nous rejoindre. Le défilé commence ! Cet événement annuel ramène beaucoup de monde, il y a un grand marché, plein de food truck, c’est super sympa toute cette vie !
C’est une grande parade, il sont des centaines de bénévoles déguisés, c’est sympa !
Pendant le défilé, on voit des chevaux et Lorenzo me dit en français « cheval ? ». Et la personne devant moi lui dit en français « cheval au singulier, chevaux au pluriel, je suis français ». Et je lui dis « eh mais moi aussi ». On commence à faire connaissance, il s’appelle Andrea, il a 25 ans. Il se demande ce que je fais là à Potenza, dans une ville que personne ne connait et dans une région que personne ne connait non plus (la Basilicate). Je lui explique un peu mon projet. Lui m’explique que son papa est italien et est de Potenza alors il vient de temps en temps voir sa famille ici. Il parle parfaitement bien italien car son père lui a toujours parlé en italien, il en a de la chance ! Il sort de ses études dans la vidéos, il aimerait faire des documentaires. Après le défilé, on lui propose de boire une bière avec nous et de manger avec nous. C’était sympa cette petite rencontre ! Andrea semble passionné par l’Italie, il nous expliquait beaucoup de choses !
On appelle Potenza la ville aux escaliers. Il n’y a que des escaliers, soit on monte des marches soit on les descend, c’est fou ! Au point qu’à partir du parking à l’entrer de la ville, on prend trois escalators pour monter et ça coute 50 centimes. Mais une fois dans la ville, il y encore beaucoup de marche mais cette fois sans escalator.
Vers 22h, nous allons voir la fin de la parade, là où ils font un grand feu !
Nous continuons à discuter sur la place et la soirée se termine. Les gens sont dispersés, la place se vide :
Nous rentrons, il est tard, il y a une quarantaine de minutes de route.
Je dors chez Valentina et Lorenzo car il est tard et cela ferait trop de route de me remmener jusqu’au parc.