
Allez ce matin c’est la dernière marche jusqu’aux fouilles, petite nostalgie. En tous cas je ne connais toujours pas le trajet à prendre, on tourne à de endroits précis dans les champs de noisetiers…
Revenons sur l’avancée du chantier : en travaillant que 4 jours sur cette zone, il est difficile de déterminer si la route continue sous nos pieds. On a eu le temps d’enlever qu’une strate de terre. Il manque quelques semaines de travail pour dégager toute la terre et voir ce qu’il en est. On peut néanmoins faire l’hypothèse qu’elle pourrait continuer car on devine une ligne de tuffeau. Comme si on avait continué à tailler le tuffeau en ligne, comme pour continuer la route. Je vous montre les photos plus bas.
Aujourd’hui, nous ne continuerons pas à creuser, on doit prendre des photos de la zone et prendre les mesures. Pour cela, il faut que la zone soit très bien nettoyée et très propre. Hier on a fait une partie du travail, on a nettoyé la partie « terre », aujourd’hui il fallait retourner sur la partie de notre premier jour, la partie en tuffeau. Le tuffeau doit être complètement nettoyé, sans terre.







Ricardo fait des hypothèses sur ce que pouvait être cet endroit un peu taillé dans tous les sens.

A droite ce serait les coupes de la route. Mais à gauche ? Pourquoi nos ancêtres ont ils taillé la pierre de cette façon?
Sur la photo ci-dessous, on voit distinctement les coups de pioche d’une personne qui a creusé il y a 2000 ans. Je trouve ça incroyable !

Nunzia c’est l’archéologue de notre zone. J’aime beaucoup travailler avec elle. Elle a une cinquantaine d’années, elle est pleine d’énergie. Elle est littéralement passionnée d’archéologie. Jusqu’à la naissance de ses enfants, elle ne faisait que ça. Elle est archéologue, c’était son métier ! Elle voguait au gré des projets en Italie, elle creusait un peu partout ! Mais c’est un métier assez précaire, ce sont beaucoup de CDD, ce qui demande d’être très mobile. Depuis qu’elle a des enfants, elle a refait une formation pour devenir enseignante. Elle aime moins qu’archéologue mais elle fait maintenant ce genre de chantier bénévole pendant 1 semaine pour continuer à fouiller quand même. Une vraie passionnée !
Je lui ai demandé ce qu’elle aime dans ce métier. Cela lui plait de faire des découvertes et surtout de s’imaginer comment pouvait être la vie avant. Sur la photo ci-dessus, c’est elle qui m’a montré ces trois coups de pioche, elle m’a dit « imagine cette personne qui a travaillé il y a deux mille ans sur cette route ! » et on découvre son travail aujourd’hui. On sent qu’elle a de l’expérience, que c’est son métier, elle manie parfaitement bien les outils, les façons de creuser, de mesurer, les schémas, les termes techniques et surtout elle mène le chantier sur cette zone ! C’est quelqu’un d’attentif, qui fait attention à nous. Enfin, elle est rigolotte et très énergique, elle n’a pas sa langue dans sa poche ! Quand on est sur le chantier, elle n’arrête jamais, elle nettoie, elle pioche, elle creuse, elle prend aussi soin des détails.. C’est se donne à 200% !
Bref, revenons au chantier, pendant que ça cogite à côté de moi, je nettoie les petits trous plein de terre à la truelle et balayette :

Puis j’ai une nouvelle mission : il fallait que la terre à cet endroit (photo ci dessous) soit en angle droit, coupé proprement, donc au boulot. Alors on est passé de ça :

A ça :

Ca parait simple comme ça, mais ça a pris un temps fou de créer cet angle droit !
Puis on a fini de nettoyer toute la zone, c’est tout beau tout propre :


J’ai profité de certains temps morts pour aller voir les autres zones, ce qu’ils ont découverts, où ils en sont sur leur zone de fouille. Ici, on cherche la suite de la route mais de l’autre bout. Certaines parties font penser à la route (autour des des deux personnes à droite sur la photo) :


Sur cette zone, on creuse autour de la zone de stockage :

Ici, ils ont trouvé cette semaine 5 trous circulaires creusés dans la roche. Trois d’entre eux sont alignés. Ils sont très profonds, ils devaient probablement servir à enfoncer des poteaux en bois pour construire un abri à la zone de stockage :

On voit que la personne à gauche sur la photo ci-dessus continue à enlever à la main la terre du trou découvert. Le monsieur en rouge, c’est un autre archéologue, Federico, il mène le travaux sur cette zone.
Je reviens sur notre zone. Ca cogie ça cogite ici, ça fait des hypothèses. J’ai découvert que le métier d’archéologue c’est se poser énormément de questions sans avoir de réponse. Ils font énormément d’hypothèses, ils sont aussi très curieux. Je m’aperçois que cette façon d’être correspond à mon caractère aussi. Se poser des questions ! Imaginer plein de choses ! J’aime bien ! Ma tutto in italiano 😉

Dans ce sens et en ayant enlevé la première strate toute la semaine, on peut presque deviner la taille de l’ancienne route. Voici les photos finales de notre semaine de fouille à Corchiano:

Les lignes vertes correspond à la potentielle taille du tuffeau :


C’est sur ces photos que nous plions bagage. Nous emmenons avec nous tout le matériel. D’autres arriveront la semaine prochaine pour poursuivre, ils ramèneront de nouveau tout ça. Le chantier se termine dans deux semaines, ils vont découvrir la suite, j’espère avoir des photos !!
En rentrant, nous avons nettoyé puis brossé à la brosse à dent ce qui a été découvert aujourd’hui et hier dans le autres zones.

Puis on met tout ça à sécher sur une grille avant de les nommer.

Pour les toilettes ici, c’est un peu comme la douche, il y en a 3 pour une vingtaine de personnes. Mais je dois dire que ça fonctionne pas trop trop mal finalement. On attend peu! Les toilettes sont en extérieur, et on entend tous les bruits notamment ceux de « Duolingo », l’application pour apprendre une langue étrangère. Dès que je vais aux toilettes, j’entends le bruit de l’application, facilement reconnaissable puisqu’elle fait le son d’une cloche à chaque bonne réponse. J’ai donc appris comme ça que certains apprennent l’espagnol, d’autres l’anglais… sur les toilettes !
Je reste qu’une semaine ici, mais la majorité reste deux semaines et a l’habitude de venir. Pas mal d’italiens se connaissent déjà, c’est un peu les retrouvailles sympa de se retrouver ici en « colonie de vacances » pour adultes.
J’ai profité de cette dernière soirée pour faire l’interview du parcours de vie de Nunzia et du parcours de vie de son mari Marco. Puis, pour fêter la semaine ensemble, on a mangé un petit barbecue ! Des amis du villages sont venus mais aussi la personne qui a marié Marco et Nunzia il y a 15 ans ! Marco et Nunzia se sont rencontrés sur ce chantier de fouilles ici, alors ils ont voulu se marier ici même s’ils n’habitent pas là, c’est beau ! Ils étaient émus de le revoir, ils ne se voient pas souvent, vu qu’ils habitent à Naples.


Marco a beaucoup aimé me taquiner cette semaine. C’est les heux olympiques et apppréciait nous taquiner les français quand on perdait contre les italiens… Alors je mesuis permise de lui mettre un petit mot à son insu dans son dos, ce qui a fait beaucoup rire la galerie.

Après cela, nous avons eu la soirée « défilé de mode » en animation. Ce sont les vêtements que la GAR vend à sa boutique pour se faire de l’argent. C’était assez drôle, c’est pas très beau, mais ils ont très bien fait les mannequins!


Puis ensuite Marco s’est transformé en Mme Irma et nous a lu l’avenir avec des cartes de tarots. Une personne s’assoit devant lui, lui pose une question et là le show commence.



C’était tellement drôle ! On a beaucoup ri, un moment unique ! Marco a le don de pouvoir dire de grosse bêtises tout en gardant son sérieux !
Après cela, on était plus que 5 ou 6 encore éveillés, il était 1h du matin on s’est mis autour du feu pour discuter. C’était sympa !
Mais c’est l’heure d’aller se coucher, demain c’est le départ, retour en France !
