Bonjour ! Nos premiers jours a Auckland ont passé très vite et j’ai très peu écrit car nous avons consacré tout notre temps à l’acquisition d’une maison sur roues. Cela nous a demandé beaucoup d’énergies, on s’est posé beaucoup de questions, et on a surtout jamais arrêté les démarches depuis notre arrivée. Avec le décalage horaire, nous dormions très peu et quasiment jamais entre 3h et 7h du matin. Et pour cause, en France, c’est l’après-midi !

Pour reprendre mon récit, je reviens à mercredi matin. C’est notre premier réveil à Auckland, il est 9h, nous devons commencer à regarder les annonces de camions aménagés pour poser des rendez-vous l’après midi ou pour le lendemain. Pour éviter de relire les mêmes tous les jours à chaque fois que nous mettrons notre nez dans les annonces, nous allons être méthodiques. On crée une liste dans mon petit carnet d’adresses pour les annonces déjà vues et qui ne nous intéressent pas, une autre pour les annonces à qui on envoie un message et une liste pour les « pourquoi pas » (si vraiment on ne trouve rien…).

(Deux de nos petites listes)

Nous avons des critères assez précis dans notre recherche car on se fait facilement arnaquer ici si on ne fait pas très attention au véhicule qu’on achète. En fait, la plupart du temps, les personnes visitant la Nouvelle-Zélande achète un camion aménagé et part à l’aventure. Du coup, il y a un gros marché de véhicules aménagés, la plupart ont plus de 250 000km, sont vieux (années 90) et les voyageurs veulent revendre leur vieux véhicule le plus cher possible voir plus cher que leur prix d’achat…surtout quand la belle saison approche et que les enchères montent. Alors comment font-il? Ils camouflent les problèmes ! Ils disent qu’ils n’ont jamais eu de soucis avec leur véhicule, mettent des coups de peinture sur la rouille, du scotch sur ce qui ne tient pas, ils changent de moteur pour faire croire que le camion à peu roulé…. pour s’informer au maximum de ce qu’on peut rencontrer, nous avons lu dans le train et dans l’avion une dizaine de témoignages de personnes qui racontent ce qu’ils ont vécu à l’achat, lors de leurs visites, et donnent de nombreux conseils avisés. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui ont cherché deux semaines un van paraissant fiable mais ont finalement décidé d’aménager eux même un camion vide. On garde l’idee dans le coin de notre tête au cas où. Cela nous a rendu extrêmement méfiants vis-à-vis de tous ces vendeurs même s’il y a probablement d’honnêtes personnes.

(En pleine recherche dans l’auberge)

Nos critères : un camion des années 2000, avec moins de 250 000 kilomètres où nous aurons un petit peu de place à l’intérieur en cas de pluie pour maximum 7000 euros. Pour la Nouvelle-Zélande, c’est déjà un très bon budget. Nous avions déjà contacté des vendeurs durant le trajet mais le temps qu’on arrive, les vans étaient déjà vendus, ça va vite ! Le mieux, c’est de chercher sur place, alors c’est parti! On regarde une quarantaine d’annonces, on envoie 7-8 messages, et on se rends compte que ce ne sera pas si simple… beaucoup beaucoup sont vieux et avec beaucoup de kilomètres… C’est bientôt l’été ici, et les tarifs ont déjà bien augmenté… On en vient donc à faire des compromis et à élargir nos recherches vers des vans plus vieux mais sans trop de kilomètres. Petit à petit, durant la matinée, nous commençons à avoir des réponses. Nos vans préférés, avec de l’espace, récent, dans nos prix, sont déjà vendus ! D’autres voyageurs ne sont pas encore à Auckland et nous proposent de nous rencontrer dans 4-5 jours…. On commence à envisager d’autres solutions comme la location (environ 5 000 euros pour deux mois) si on ne trouve pas d’ici une semaine. Finalement, on a pu fixer deux premiers rendez-vous pour visiter l’après-midi même ! On est plutôt content, c’est notre premier jour ici.

Le premier : grand camion où on peut être debout, bien aménagé avec 260 000 kilomètres et qui date de 1993 mais qui a l’air plutôt clean dans le descriptif et sur les photos.

Le deuxième : une voiture aménagée de 2005 avec 129 000km, qui est arrivée directement du Japon en juillet (Et qui n’a donc pas connu 25 voyageurs différents et n’a pas parcouru 25 fois la Nouvelle-Zélande)

Deux extrêmes du coup : l’un est grand et vieux et l’autre est petit et récent. Cela nous permettra de comparer !

On arrive au rendez-vous du premier, celui de 1993, les propriétaires ne sont pas arrivés. On jette un coup d’oeil au véhicule, on se fait déjà une idée : il a l’air tellement vieux ce camion, ça ne m’inspire pas confiance. Bon, on est là, on va quand même le visiter, on aura peut-être de bonnes surprises et puis ça fera une première visite.

(Voici les photos de l’annonce car j’ai oublié de le prendre en photo le jour de la visite)

Les proprietaires, deux filles, arrivent, on peut le découvrir. L’ intérieur est plutôt chouette, il y a de la place pour circuler, deux grandes banquettes, du rangement, on peut faire la cusisine debout à l’intérieur et manger sans problème…. On passe ensuite au côté technique du véhicule, c’est là que l’on dégaine la liste des vérifications que nous avons minutieusement élaborée ces derniers jours….

(THE LISTE)

C’est une ca-ta-strophe. On s’aperçoit que le moteur n’est pas d’origine et que le camion a du coup non pas 260 000 kilomètres mais est plus proche des 400 000, la fille sait a peine où se trouvent les jauges (elle l’a depuis 1 an!), il y a de la corrosion tout le tour du camion camouflée par de la peinture. C’est parti pour le test de conduite : le camion vire à gauche en roulant en ligne droite, bruit dans le volant…. Et j’en passe! On demande les papiers du véhicule, et la fille nous dit dans un premier temps qu’elle n’a pas de papier puis « ah si je dois avoir le WOF » (c’est a dire le contrôle technique)…elle cherche…et le trouve enfin ! En le lisant, on déchiffre en anglais deux points qui ne sont pas passés aux controle alors le van n’a donc pas le contrôle technique, elle s’est bien cachée de nous le dire. Sans se le dire, on sait pertinemment qu’on n’achetera pas cette poubelle sur roues depuis le début de la visite. Ce n’est pas grave, on continue à étudier chaque point de notre petite check-list ; histoire de s’entraîner un peu à inspecter les vans. Nicolas fait très bien l’acheteur sympathique qui ne se prononce pas.

On repart, on se regarde en se disant « mon dieu, est-ce qu’on pouvait tomber sur pire ? 5 500euros pour ça, comment on a pu se planter autant en lisant l’annonce ce matin ? ». En relisant, on voit bien que tout est caché et enjolivė…. On est tombé dans le panneau!

On enchaîne l’heure suivante sur une deuxième visite, la voiture aménagée. Rien à voir : de 2005, caméras de recul, portes électriques coulissantes et tout minuscule à l’intérieur.

(Une photo intérieur de l’annonce et une photo extérieur de la visite)

Les vendeurs arrivent, on découvre une voiture noire à la carrosserie parfaite, pas de corrosion. Puis, « visite » de l’intérieur : jolie banquette qui se transforme en lit avec en dessous deux bac à linge et stock de nourriture, un frigo et des toilettes chimiques. On passe à l’arrière, il y a une jolie cuisine extérieure tout en bois. Il y a un évier, un gaz, la vaisselle, un plan de travail. En ouvrant le placard, tout est miniature et optimisé : mini casserole, poêle, tupperwear…mais il y a tout ce qu’il faut.

La partie technique est plutôt rassurante. Les niveaux d’huile sont correctes, les amortisseurs aussi, il n’y a pas de corrosion dans le moteur et sur le radiateur. La voiture a débarqué du Japon en juillet et le jeune couple qui le vends actuellement l’a acheté à un garage en août, le vehicule est ainsi sous garantie jusqu’en février. Quand ils l’ont acheté, il y avait tous les sièges dans la voiture et ils l’ont aménagée eux mêmes durant deux semaines. Seule point négatif à nos yeux, on ne connait pas très bien tous les antecedent du véhicule car il vient du Japon. On sait qu’il a été entièrement révisée à son arrivée en Nouvelle Zélande par contre et que tout va bien normalement.

Le véhicule est cher 6 500euros alors qu’il y a très peu de place à l’intérieur. Il est en fait vendu au prix d’un vrai camion aménagé alors que c’est une voiture. Une fois le lit déplié, on ne peut plus circuler dedans. Malgré cela, pour nous le plus important c’est qu’on puisse parcourir 10 000km et vivre avec, et il remplit à priori toutes les cases ! Au vu du peu d’annonces intéressantes vues ce matin, tant pis pour le manque de place à l’intérieur, on leur dit qu’on veut l’acheter. Ça tombe bien, on est les premiers à visiter. Ils nous répondent qu’on peut réfléchir et leur rendre une réponse définitive ce soir car ils ont normalement d’autres visites demain. On leur dit qu’on voudra faire une inspection au garage avant d’acheter de toute façon. Ils acceptent, nous passons un moment a discuter avec eux de voyages, ils ont l’air sympathique. Nous repartons très content d’avoir pu voir une voiture aménagée certes, mais qui tient la route !

Ce soir-là, nous nous en allons boire une bière dans un pub, le long du port. On continuera à parler vans et recherches toute la soirée. On n’est pas trop trop sûrs qu’on l’obtiendra vraiment mais on espère. On imagine que ça va rouler, mais finalement, ça ne se passera pas comme prévu….